Emile Bela

LES MECHANTS NE SONT PAS GENTILS

SEM SORO Guillaume, Ex-Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire

L’actualité politique ivoirienne est dominée depuis hier par la condamnation par contumace de l’ex Président de l’assemblée nationale, M. Guillaume Soro à 20 ans de prison assorti d’une amende de 4,5 milliards de FCFA, 7 ans de privation de droits civiques et confiscation de sa résidence huppée de Marcory. Assez lourde comme peine, diraient certains. Vous voulez savoir ce que j’en pense ? It’s none of my business! Savez-vous pourquoi ?  Bah, parce que me le répétait souvent mon père quand j’étais petit, ce qui a tué nancloko, finit toujours par tuer nanclaka.

Après tout ce que la Côte d’Ivoire a vécu de si triste et dans la perspective d’une normalisation de la vie sociaux politique dans le pays en perspective des échéances électorales à venir, ce qui devrait prévaloir en ce moment, ce dont l’ivoirien à besoin, aurait essentiellement dû être la decrispation de l’atmosphère à travers la libération des détenus politiques et militaires croupissant encore dans les geôles depuis 2011 et non voir d’autres y être envoyés pour gonfler ce nombre déjà inutilement trop. Si c’est le contraire qui se produit, c’est autant dire que nous ne sommes pas au bout du tunnel. Mais que faire, en rire ou pleurer !? C’est selon.

De là où je me trouve, « assis par terre » me lavant les mains, mon cache nez au visage, je pense au condamné et le reflet que lui offre son miroir de lui-même. Vous savez, parfois la vie nous éprouve à un degré particulièrement si difficile qu’on est tenté de se demander ce qu’on a dû bien faire à Dieu et ses Saints pour mériter pareil châtiment oubliant nos erreurs du passer. Le Karma, il est réel et chacun y fait face un jour ou l’autre d’une façon ou une autre à la dimension de ses actes.

 Si je l’avais en face, je lui aurais posé une seule question. Qui est le méchant ?

Pour cause, le Mardi 6 Décembre 2011, à l’ouverture de son procès à la Haye, l’ex-Président Laurent Gbagbo, répondant au juge sur le traitement dont il a fait l’objet pendant sa détention à Khorogo, s’est exprimé en ces termes : »J’étais logé dans une maison: lit, moustiquaire, douche, deux repas par jour, à ma demande, parce qu’on m’avait proposé trois. Donc le problème n’était pas là mais je ne savais ce qui se passait dans le ciel que quand il pleuvait sur le toit. Je ne voyais pas le soleil. J’ai vu le soleil les quelques rares fois où mes avocats sont venus ». Ces propos ont attisé chez M. Soro et ses partisans un sentiment de dégoût face à ce qu’ils ont qualifié d’ingratitude. Un article a même été publié sur le Blog de Soro sous la plume d’un de ses collaborateurs d’alors, M. Toure Moussa, avec pour titre pervers « Ingrat comme crocodile de Yamoussoukro ». Dans cet article, l’auteur racontait le traitement presque de faveur qui a été accordé au Président Gbagbo, suivi d’anecdotes sur ses cachotteries entre son épouse Simone et sa maîtresse Nady Bamba et qu’il n’a pas reconnu.

J’ai réagis à cet article par un billet sur mon Blog, lequel a failli me coûter certaines choses.

L’histoire a ceci de farfelue qu’elle est têtue !

Des années après, on est tenté de se poser la question de savoir, entre celui qui n’a pas reconnu les services qui lui ont été rendu et celui pour qui on a combattu, mis en péril sa vie, et qui finit par botter le cul en plein jour, qui est l’ingrat ? Entre le crocodile d’alors et le caïman d’aujourd’hui qui est le méchant?

La question pourrait paraître facile à répondre mais la réponse n’est pas si évidente. Une chose reste tout de même certaine, quand on ne dit pas la vérité et qu’on croit maîtriser les choses qui nous dépassent, on finit par le regretter. Ce qui a manqué, c’est une dose d’humilité. L’humilité nous épargne des affres de l’humiliation, ce que certaines personnes ignorent soit par naïveté ou par arrogance. Dans tous les cas les deux ont des conséquences qui se paient…

J’aurais voulu qu’on n’arrive pas à une telle issue d’un feuilleton qui dure des mois; que tous les aspirants au fauteuil, y compris M. Soro aient leur chance de compétir à égalité; que les Ivoiriens n’aient pas peur d’aller voter, qu’au lendemain du 30 Octobre, les vendeuses au marché de Cocovico retrouvent leurs étagères, que les maçons retournent sur leurs chantiers, les fonctionnaires dans leurs bureaux et que les étudiants reprennent le chemin des amphithéâtres.

Aussi, aurais-je tant voulu que M. Soro, soit traité avec moins de rigueur, qu’il ne soit pas autant châtié pour avoir rêvé trop grand trop tôt en préferant le fauteuil au tabouret qu’il a été contraint d’ailleurs à céder. Je l’aurais préféré ici plutôt qu’en exile. C’est ici chez lui. C’est un Ivoirien. Il a servi ce pays à un très haut niveau. Il mérite probablement mieux. Mais qui suis-je moi, pour savoir ce qui est mieux pour lui ? RIEN !

Je n’ai donc qu’un seul vœux digne d’un nouveau converti. Fasse Dieu que le monde ne compte plus de méchants. Ainsi, personne ne voudrait du mal à l’autre. Personne n’irait donc en prison.

Mais les méchants, il devrait en avoir pour que les actes de bienveillance soient appréciés, tout comme il faut qu’il y ait la nuit pour que le jour soit apprécié,  l’hiver pour que l’été soit savoureux.

Seulement, parfois et toujours, les méchants ne sont pas gentils. Par conséquent, ce qui devrait arriver arriva. Et nous voici à la case départ.

 Qui est le méchant ? Ne me demandez pas!


L’OMS, LE PANGOLIN DE WUHAN ET NOUS

Coronavirus

Cela fait un peu plus de 5 mois qu’un minuscule être, invisible à l’œil nu mais présent, viole par sodomie toute l’humanité. Il nargue les puissances économiques et militaires, rétabli l’égalité entre riches et pauvres, entre ceux qui ont trois repas par jour et ceux qui n’en ont qu’un seul; il se moque de la bourgeoisie des Royaumes mêmes les plus puissants, déjoue les pronostics des experts confirmés ou auto-proclamés.

En 5 mois de sevissement, ce virus a mis l’Italie et l’Espagne à genou, la France est coincée dans ses habits de grandeur qui lui flottent, les États-Unis s’en prennent plein le visage ravalant leur orgueil habituel, et cherchant le coupable ailleurs. De toutes les façons, il faut bien que ce soit toujours l’autre qui soit à la base de leurs malheurs. N’est-ce pas que l’enfer, c’est bien les autres ?  Quel qu’en soit l’issue, cette crise sanitaire laissera des séquelles qui dureront des générations. Elle changera le paradigme du nouvel ordre mondial, réorientera le débat sur les priorités des nations et contribuera à repenser  l’esprit de la mondialisation et les politiques et mécanismes de développement international, entre autres.

Surtout, cette crise mettra à nu les faiblesses des institutions de développement en générale et de manière spécifique, dans le contexte actuel, le rôle et le mécanisme de fonctionnement de la première entité chargée d’assurer la santé des populations au niveau mondial, à savoir L’OMS.

Il y a quelques jours sur Twitter, j’ai mené un long débat sur ce dernier sujet avec des amis, au cours duquel j’estimais que, quoique l’homme soit émotif à souhait, avec des jugements et réactions parfois assez subjectives et sujettes à caution, ses critiques contre l’OMS cette fois-ci, même si elles auraient des limites ne sont pas infondées. Mes amis m’ont sans doute pris pour un ‘Trumpist’, eux qui estimaient qu’il faut plutôt saluer la gestion de la crise sanitaire en cours par l’OMS. Aussi ont-ils brandi l’argument, pour moi trop simpliste, du racisme face à l’africain à la tête de l’organisation. Soit ! Mais je reste sur ma position, car toute considération raciste mise à part et contrairement à ce que pensent ses laudateurs, l’OMS a une gestion bien trop inadéquate de cette situation de crise, ce qui visiblement la fragilisera à un degré exceptionnellement important.

La première faiblesse affichée par l’organisation part du traitement qu’elle a fait de l’apparition du virus en novembre 2019. Le médecin chinois donneur d’alerte a été contraint au silence par Pékin qui l’accusait de divulgation de fausses informations avant de s’en excuser publiquement et tardivement après. Rien ou pas assez fut fait par l’OMS en ce moment la pour rassembler toutes les informations nécessaires à mettre à la disposition des pays pour leurs préparations jusqu’à ce qu’en décembre puis en janvier le virus prenne des proportions non maîtrisable en Chine.

La seconde faiblesse était celle de la collecte d’informations sur la situation en Chine. L’OMS avec ses experts n’a pu savoir plus que quiconque sur le nombre réel de morts en Chine, lequel a visiblement et volontairement été dissimulé par les autorités chinoises. Son rôle est de savoir. Son rôle est d’alerter à partir de ce qu’elle sait. N’ayant rien su ou pas assez, elle même a sous estimée l’ampleur de la situation, et donc mal conseillé les États, ce qui leur vaut ce qu’ils subissent aujourd’hui.

Troisièmement, l’organisation semble dépassée par la situation dont le contrôle lui échappe actuellement. Cela a un tel point que les pays semblent ne plus lui accorder de crédit. Alors que l’Allemagne et la France amorcent leurs processus de deconfinement, l’OMS crie sans être écouté à la prudence. L’organisation prédit l’hécatombe en Afrique et invite les pays à plus de mesures. Sur le terrain, ces pays semblent ne pas y croire. Certains dont le Ghana entament leur deconfinement, d’autres (dont le Benin) refusent toutes mesures tendant à impacter leurs économies et la vie de leurs populations. L’organisation prévoit un éventuel vaccin pas avant le premier trimestre 2021 et reste très prudente face à la fameuse Chloroquine, remède très controversé du Dr Raoul. Pendant ce temps, certains pays sur le continent et les États-Unis l’utilisent. En somme, presque plus personne n’attend grand’chose de l’OMS actuellement, elle qui semble plutôt soucieuse de sa survie face à la décision américaine de lui retirer sa contribution représentant au moins 15% de son budget.

La France, quant à elle, joue la carte de la prudence sans toutefois dédouaner l’OMS. Sur la question de la Chine, par exemple, elle a convoqué l’ambassadeur Chinois à Paris. Pour l’instant, elle fait sienne ce dicton Ivoirien, qui dit « qu’on ne s’arrête pas dans magnans pour enlever magnans ». Autrement dit, il faut sortir de la situation chaotique actuelle et se mettre à l’abri avant de situer les responsabilités. Quand tout sera terminé, que dirait Macron de l’organisation, lui qui, lors d’une visite dans un centre de santé la semaine dernière a affirmé avoir été en quelque sorte niqué par la Chine ?

L’Italie et l’Espagne comptent en ce moment leurs morts et espèrent un jour se rélever. Mais elles auront probablement des questions à poser à l’union européenne pour ne les avoir pas assez soutenu, et surtout à l’OMS sur ce qu’elle a fait pour leur éviter pareil carnage.

En attendant, la Chine et les États-Unis jouent au Ping-pong, s’accusant mutuellement de la paternité du virus. Les théories complotistes naissent et s’amplifient chaque jour qui passe allant des plus probables aux plus farfelues. Tout ça continuera longtemps, mais un jour où l’autre, il faudra répondre à deux questions, ma foi, essentielles:

1) Entre le laboratoire en Chine ou aux États-Unis et le Pangolin du marché de Rue de Wuhan, qui a occasionné le virus ?

2) L’OMS a t-elle failli ou non à sa mission ?

 Chacun a sa réponse.


États-Unis : vers un survivant dégigné ?

SEM Donald Trump, Président des USA

S’il y a une chose qu’on doit au célèbre acteur Hollywoodien Kieffer Suntherland, alias « Jack Bauer », c’est celle de prédire, dans une certaine mesure, par ses films, ce qui doit se produire en Amérique.

Pour ceux qui ont suivi sa série à succès « 24h Chrono », celle-ci a mis en évidence le premier Président noir américain, David Palmer. Palmer était tellement bon et la série toute aussi merveilleuse qu’on se croirait dans la réalité en regardant cette fiction. Bien sûr, puisque parfois et bien trop souvent, la fiction côtoie la réalité.

À peine quelques temps après Palmer, l’Amérique a connu son premier Président noir, Barack Hussein Obama que le monde a applaudit pour ses qualités. On se souvient de ses performances jugées extraordinaires, n’en déplaise aux esprits chagrins!

Depuis la fameuse « 24h Chrono », Kieffer a sorti récemment une nouvelle série de 53 épisodes étendus sur trois saisons intitulée « Survivant Désigné ». Cette série raconte, en substance, l’histoire d’un homme parachuté à la tête du pays à la suite d’un attentat meurtrier qui a ravagé tout l’exécutif (le Président, son Vice-président) et tous les membres du Congrès.

En effet, selon la constitution américaine, en cas de décès du président, il est succédé systématiquement par son Vice-président. Cette succession va jusqu’à un 10ème successeur appelé « le Survivant Désigné ».

« Survivant », parce que la probabilité qu’il soit assassiné au même moment que le Président est faible, puisque son identité n’est pas révélée au grand publique sinon qu’à la Cour Suprême, ensuite parce qu’il ne vit pas dans le même État que le Président, disons pas à Washington. En cas d’attentat contre le Président et le Congrès, il est donc épargné.

« Désigné » parce qu’il est choisi par le Président élu durant son mandat.

Compte tenu de la situation presque chaotique actuelle aux États-Unis en ce moment avec le nombre de plus en plus croissant de contamination au Covid-19 suivi des morts sans précédents, le pays vient d’activer ses mesures de précaution. Depuis bientôt quelques temps, le Vice-président Mike Pence est tenu éloigné du Président Trump. Ils ne se parlent qu’en visio-conférence pour éviter que les deux ne soient contaminés, si cela devrait se produire comme c’est le cas en Angleterre en ce moment où le Premier Ministre Boris Johnson et son Ministre de l’Économie ont tous les deux été contaminés.

Par ailleurs, l’article de la constitution prévoyant la mise en place du survivant désigné est de plus en plus évoqué pour parer à l’éventualité où tout l’exécutif actuel et les membres du Congrès seraient contaminés.

Allons-nous vers la réalisation de cette « prophétie » de Kieffer Suntherland ? Trump accepterait-il un tel scénario ? Bien trop prétentieux quiconque voudrait répondre en ce moment.


CORONAVIRUS : CRISE SANITAIRE, ENJEUX ECONOMIQUES. L ‘AFRIQUE ATTEND

Coronavirus

Le monde entier à été surpris par le Coronavirus qui est sérieusement entrain de bouleverser la communauté du développement international.

Les impacts sanitaires de ce virus d’une rare gravité tendent à être relativement moindre face aux impacts économiques qui se font constater et deviennent de plus en plus importants. L’OMS à baptisé le virus COVID-19, mais hésite à qualifier la situation actuelle de pandémie. Elle se veut prudente. Tant pis! Le problème n’est ni l’appellation ni la qualification mais le risque d’une seconde crise économique mondiale après celle de 2008 qui est plutôt évident.

Si selon les chiffres, le taux de contamination est en ralentissement en Chine, foyer du virus, les conséquences économiques, elles, restent énormes pour le pays. De son côté, l’Europe en ce moment atteinte en plein cœur par le virus, craind certes la dimension sociale de cette crise sanitaire, mais encore plus sa dimension économique, même si la première émeut beaucoup plus.

L’Italie dont l’économie a extrêmement  été fragilisée depuis 2008 et qui s’en remet progressivement devra redoubler d’efforts pour faire face aux conséquences à moyen et long terme qui découleront de cette mise en quarantaine à laquelle ses 60 millions d’habitants sont actuellement contraints.

Dans le secteur du développement international, les conséquences sont immédiates. Toutes les conférences internationales d’envergure pour débattre des problématiques de développement sont suspendues ou annulées. Le commerce international se fragilise chaque jour un peu plus. Les cotations boursières sont en chute libre. Les impacts sur les travaux des agences bilatérales et multilatérales de développement font craindre le pire. Tout tourne désormais au ralentit en ce moment.

Face à tout ceci, les puissances économiques anticipent à leurs niveaux par des mesures budgétaires. Les banques centrales s’activent à aborder la crise sanitaire sous une dimension économique.

De son côté, la Banque Africaine de Développement à pris plusieurs mesures pro actives visant à sensibiliser son personnel à travers, notamment, le triptyque 1)prévention, 2)confinement et 3)atténuation. Des dispositions budgétaires supplémentaires sont envisagées pour favoriser la continuité de ses opérations.

Pendant ce temps, l’Afrique en général, et l’Afrique subsaharienne en particulier, pour l’instant, se réjouit de ne pas enregistrer de cas majeurs, ou d’en souffrir moins.

Mais quand on considère la dépendance de cette région de l’appui international à différents niveaux, il y a de quoi craindre pour les conséquences collatérales de la situation actuelle qui semble lointaine. La suspension des projets de développement, les restrictions de voyage et donc des missions humanitaires, l’insuffisance d’infrastructures technologiques favorisant le télé-travail sont autant de facteurs de risques qui pourraient avoir un impact immédiat. Les gouvernements pourtant ne semblent pas trop s’en inquieter. Ni par des mesures de préventions, de sensibilisation de masse, ni par des dispositions budgétaires pour anticiper les conséquences économiques à venir. En somme, par grand’chose n’est faite pour l’instant.

On annonce déjà un premier cas de guérison d’un couple pastoral au Burkina Faso. Vrai ou faux, ne me demandez pas. Dieu fait des miracles. Alléluia ! De toutes les façons, c’est tant mieux au niveau sanitaire et social. C’est même très bon pour notre moral et notre foi. D’ailleurs, pour survivre en Afrique, c’est tout ce qu’il nous faut.

Mais, et les conséquences économiques ? Ne répondez pas.


LA GAMBIE, JAMMEY ET LA COTE D’IVOIRE (suite & Fin)

SEM Yaya Jammey, ex-Président de la Gambie

Il a fallu la pression d’un Macky Sall bien trop zélé décidé à instaurer la démocratie dans le pays et du Nigéria qui dirigeait la Commission Paix et Sécurité de la CEDEAO pour influencer fortement l’institution sous régionale pour que celle-ci réagisse. Il s’en ait suivi une activation de la force d’attente de la CEDEAO. Tout était mis en place pour cette fois-ci en découdre avec Mister Jammeh qui n’aura pas d’autres choix que de céder le fauteuil à Adama Barrow qui préside depuis cet instant aux destinées des Gambiens.  

2016-2020, voici 4 ans que Barrow est aux commandes, alors qu’il avait promis aux Gambiens de n’en faire que 3. Les Gambiens ne s’en plaignent pas, hormis une opposition aux grands gestes sans actions. Seulement, après 4 années de gestion, rien ou presque n’a bougé dans ce pays. Le PIB par habitant demeure l’un des plus bas au monde. Les espoirs des Gambiens fondés sur l’arrivée de Barrow se sont très vite effondrés. Le nombre de jeunes morts en méditerranée est aujourd’hui bien plus élevé sous Barrow qu’autant de Jammeh, la preuve d’une économie en constante régression entrainant l’intensification du tourisme sexuel dans le pays.

Tout ceci traduit l’évidence d’une compréhension restrictive de l’alternance politique dans les démocraties africaines où celle-ci est liée principalement au changement de personnes à la tête de l’Etat et non au changement de système.

J’ai peint ce tableau de la Gambie pour parler de l’actualité politique du moment en Côte d’Ivoire. Des opposants à certaines organisations de la société civile (ex. FIDHO) à tord ou à raison, on a attribué au Président Alassane Ouattara, l’intention de vouloir briguer un troisième mandat.

Quoique la constitution le lui permettait, l’homme avait plus d’une fois (au cours d’une déclaration commune avec la présidente Sirleaf du Liberia et d’une interview sur une chaîne étrangère) exprimé son intention de céder le fauteuil au terme de son second quinquennat. Pour donner, selon moi, plus d’écho à sa décision, l’homme a entretenu le suspense jusqu’au 5 Mars dernier où il a tiré définitivement le rideau. Les uns et les autres ont applaudi son départ, alors qu’on assistait à un simple changement de personne, puisque quoiqu’il dise s’en aller, ses propos et l’évolution actuelle des choses montre qu’il reste où restera bien présent même absent.

L’homme à la tête de l’Etat, lui, changera, mais le système, disons le modèle politique lui restera inchangé or tout se joue à ce niveau. Nous avons observé les limites de la gestion des sociaux-démocrates et venons de constater celles des libéraux-democrates, pourquoi ne pas essayer un autre système que porterait une génération plus jeune, véritablement jeune ?! Ne répondez pas!

FIN.


LA GAMBIE, JAMMEY ET LA CÔTE D’IVOIRE

SEM Yaya Jammey, ex-Président de la Gambie

En 2016 a eu lieu en république islamique de Gambie, l’élection présidentielle après de longs moments d’incertitudes et de manifestations publiques de la société civile, les femmes en tête. La tenue de cette élection était certes le résultat des efforts de la population gambienne qui n’en avait que marre de son dirigeant, mais majoritairement due à une forte influence de la CEDEAO.

Au soir du 1er Décembre, la Commission Électorale a proclamé l’opposant Adama Barrow vainqueur du scrutin. Tout le monde  était préparé au contraire, mais contre toute attente, celui que l’on a surnommé, à tord ou à raison, le boucher de Banjul, le président au pouvoir depuis 22 ans, Yaya Jammey, himself, a reconnu publiquement sa défaite.

Les évangélistes de la démocratie et autres adeptes de l’alternance politique ont applaudit des pieds et des mains pour saluer ce geste historique d’un dictateur désigné régnant sur une Gambie en proie à la pauvreté extrême. C’était si beau, tellement beau pour être vrai que beaucoup n’y croiraient pas sans avoir vu. Pour convaincre ces Saint Thomas, Jammey a, devant les micros et caméras des chaînes de médias nationaux et étrangers,  appelé son rival, Adama Barrow, pour le féliciter.

Nous autres qui comprenons l’anglais gardons quelques mots de cette conversation. Ces propos d’un Jammey apparemment décontracté, le ton ironique, l’air confiant, à son successeur ont rassuré plus d’un.

En quelques heures seulement, le désormais ex homme fort de Banjul est passé du statut de boucher à celui d’agneau. On a entendu parler de démocratie, parce que Jammey s’en allait, quoi qu’il n’en avait même pas le choix.

La démocratie, c’est si beau, mais elle le serait encore plus si elle n’avait pas autant de subjectivités qui parfois en pervetissent son sens et d’apparences qui très souvent sont si trompeuses.

Le départ de Jammey était-il à lui seul un facteur de démocratie ? L’alternance (entendue comme changement de personnes est elle suffisante comme indicateur de démocratie ? Ne répondez pas !

Jammey devrait partir. Jammey à annoncé son départ, mais Jammey n’était pas encore parti quand les voix des corbeaux qui attendaient de le dévorer ont commencé à se faire entendre. Abas Jammey ! Enfermez-le !

Ayant entendu les cris trop forts, Jammey est revenu sur sa décision.

A suivre…


GON, l’auto confiné du Vol d’Air France

SEM GON, Premier Ministre de Côte d’Ivoire

J’ai lu comme tous le communiqué de la Primature informant les Ivoiriens que le Premier Ministre GON aurait été en contact avec une personne testée positive au Covid-19 et par conséquent se serait auto mis en quarantaine.

Pour un coup de Com’ ça y ressemble fort, mais je veux bien croire que ce n’est pas le cas. Si cela est avéré, dans un esprit d’humanisme et de patriotisme, je lui souhaite une issue favorable, c’est-à-dire, qu’il s’en sorte avec un résultat négatif au test au bout des 10-14 jours d’auto confinement afin de continuer l’action gouvernementale.

Il est vrai que ce virus est extrêmement vicieux et aurait pu l’atteindre si cela devrait être le cas, mais voyez-vous vous mêmes jusqu’où sa gestion B-2-B l’a conduit ? Les enfants d’un de ses plus proches collaborateurs étaient abord du vol d’air France. Qui sait si ceci entraîna cela ? Si cela est avéré, voyez-vous les retombées de ce manque de rigueur sur ce coup ? Au moment où le pays a le plus besoin de lui, voyez-vous où il se retrouve ? Entre les 4 murs de son domicile!

Toutefois, dans l’éventualité où tout ceci n’est que la mise en action d’un plan visant à tromper l’opinion et retourner cet échec, par stratégie de communication, en sa faveur, je souhaite que depuis les murs de sont confinement, il comprenne une chose: On peut narguer toute une population pour faire beau, mais on ne se moque pas de Dieu! C’est un croyant et il devrait le savoir autant que moi.

Quand on aspire au poste le plus élevé dans un pays pour gouverner un peuple, le minimum voudrait qu’on aborde certaines situations qui touchent de plus près ce peuple avec beaucoup plus de rigueur. Les conséquences de cette gestion cavalière de la situation, notamment du confinement manqué à l’INJS des passagers du Vol d’Air France sont immédiates. Le nombre de cas confirmés a augmenté. Peut-être que lui ou quelqu’un ici devrait se demander s’il y êtes pour quelque chose. Chaque Ivoirien a sa réponse, demandez-leur !

On ne gère pas la vie d’un peuple en B-2-B et quand on n’a pas pu s’empêcher de le faire et qu’on finit par être exposé au grand jour, il faut avoir l’humilité de présenter des excuses publiques. Je m’attendais, avant celle du Président de la République, à une déclaration de sa part dans ce sens, lui à qui on attribue tous les qualificatifs d’homme presque irreprochable. Humble, rigoureux etc. Mais visiblement je vais devoir attendre encore, probablement trop longtemps. Ce n’est pas grave !

Quoiqu’il en soit, ceci nous donne un indice probable de son mode de gestion du pouvoir, une fois dans ses fonctions. Là aussi, je veux bien me tromper…


LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT: Et si on en parlait ?

J’ai une passion énorme pour la Coopération Internationale au Développement. Mon Mémoire de Master portait sur le thème, « La Coopération Non Gouvernementale Face aux Défis du Développement Rural au Burkina Faso ». A travers ce thème, j’ai essayé de mettre en rapport l’affluence des organisations non gouvernementales au Burkina Faso et leur apport au développement rural. Le Burkina Faso est l’un des pays d’Afrique subsaharienne qui compte le plus grand nombre d’ONG sur son sol et dont le budget dépendait environ (en 2011) à 80% de l’aide publique étrangère, selon les chiffres de la Direction Générale de la Coopération (DGCOOP).

Toutefois, malgré cette présence massive, le pays est à la traîne. Mon postulat de départ était que cette contribution devrait avoir un faible impact, et s’il en était le cas, il devrait y avoir des facteurs dans ce processus qui échappent au contrôle et/ou peu maîtrisés par les dirigeants du pays.

C’était passionnant comme sujet de recherche. J’ai appris beaucoup de choses. J’ai rencontré, dans les coins reculés du pays, dans l’extrême Nord, ces paysans qu’on qualifierait aussi d’experts aux pieds nus, qui connaissaient mieux la terre que quiconque, maîtrisaient les aléas du climat et détenaient des « secrets » ou technologies qui remontent à plusieurs années qui leur permettaient de cultiver la terre pour survivre. Leurs capacités de résilience, en un mot, forcaient l’admiration.

Au fil des années et de ma carrière, je me suis cconsacré à ce domaine, formulé et/ou exécuté des projets de développement. J’ai poussé plus loin pour comprendre le jeu des acteurs impliqués dans le processus de développement international. Quels sont les acteurs ? Qui fait quoi ? Comment ? Pourquoi ? Quels sont les intérêts en jeu ? Quels rôles jouent les institutions multilatérales de développement ? Comment fonctionne le système de l’aide internationale au développement que l’éminente économiste Zambienne Dambisa Moyo qualifie « d’Aide Fatale » dans son célèbre ouvrage du même titre ?

J’ai parcouru l’Afrique dans ses cinq régions (Nord, Sud, Est, Ouest et Centre) et suis parvenu à la même conclusion. Il n’y a que les régimes qui changent dans tous ces pays, l’approche de développement, elle, reste identique. On se croirait dans un même village.

La coopération internationale fait ressortir l’impact local des politiques internationales, met en évidence la dimension transversale de certaines approches, la limite de certaines théories. Elle montre surtout le jeu des alliances, les relations qui se font et se défont au gré des intérêts des parties impliquées. Elle présente comment ce qui se décide derrière les portes du somptueux bâtiment des Nations Unies au cœur de New York affecte nos vies, et celles de nos grands parents aux tréfonds de nos villages…

On est partie de la première révolution industrielle pour être aujourd’hui à la quatrième avec ses spécificités, notamment l’actualité des secteurs de l’intelligence artificielle, de la réalité virtuelle, de la blockchain etc, que décrit le célèbre économiste Allemand, Klaus Schwab, fondateur du Forum Économique Mondial. La Coopération internationale au développement définit et régit le fonctionnement du nouvel ordre mondial et ses mécanismes de fonctionnement… Autant de sujets aussi complexes que passionnant.

J’ai décidé d’en parler ici, sur mon blog, et aussi à travers ma chaîne YouTube.

Dans les semaines qui suivent, Dieu voulant, nous allons, pour ceux qui s’y intéressent, embarquer dans une aventure qui parlera de la coopération internationale au développement.

Certaines notions seront expliquées, selon ma compréhension… Vous allez aimer ou peut-être pas, mais ce qui reste certains, vous apprendrez quelques choses.

Je vous invite donc à vous abonner à mon compte YouTube « Emile Bela » et à ma page Facebook « Emile Bela ». Suivons-nous aussi sur T

witter pour continuer la discussion: @ebelak

En attendant, prenez bien soin de vous et des autres.

#FaisonsLessentiel


Le monde vous appartient, possédez-le !

Photo : James Coleman

Quand j’étais petit, mon père me disait qu’un vieillard de 100 ans qui a vécu dans un seul village n’a pas la même expérience de vie qu’un jeune qui a fait 100 villages. Il avait pour arguments qu’il fallait voyager, s’ouvrir aux autres, apprendre d’eux. Il parlait différentes langues et s’en enorgueillissait. Je l’enviais pour ça uniquement, mais en ce moment-là, je ne comprenais pas pourquoi il fallait forcement sortir de sa zone de confort pour d’autres lieux quand on a tout chez soi. Je me demandais comment et pourquoi je devrais quitter mon pays pour un autre. On nous avait tellement fait croire que la Côte d’Ivoire avait tout, et était ainsi le pays « le plus doux au monde ». Mais le temps a fait son effet et au fil des années, cette conception a pris des rides.

J’ai compris beaucoup de choses que mon père me disait et développé progressivement un intérêt pour l’aventure, pour la culture des autres aussi. J’ai surtout compris que le meilleur moyen d’avancer dans la vie, c’est d’aller vers l’inconnu. Je me suis intéressé à la littérature et me suis fait orienter en série littéraire parce que les livres m’aidaient à voyager sans bouger. À l’Université, j’ai plutôt opté pour les langues (peut-être pour faire comme mon père) mais surtout je me suis intéressé à la civilisation américaine, vu le processus de peuplement des États-Unis et le caractère cosmopolite de ce peuple.

Je priais et jeûnais pour voyager, mais bien moins pour découvrir d’autres choses qui pourraient contribuer à mon développement personnel et professionnel que pour satisfaire une simple curiosité d’adolescent. Surtout, pour faire bling-bling, c’est-à-dire visiter et prendre des photos sur des lieux touristiques, ou contempler le paysage depuis le hublot d’un avion à 1000 pieds d’altitude, me retrouver au-dessus des nuages, me prendre en train de manger dans un avion – je me demandais toujours comment cela était possible de manger dans un avion. Mes arguments en ce temps-là se résumaient majoritairement à ceux-là.

J’avais 25 ans quand, pour la première fois, je suis sorti de la Côte d’Ivoire dans le cadre d’un voyage d’étude. Ce voyage a déclenché toute la suite. Depuis lors, aussi bien pour des raisons professionnelles qu’académiques et personnelles, j’ai parcouru le monde, rencontré des peuples, tissé des relations d’amitié et appris de nouvelles choses. Je me souviens du gros coq que m’a offert cet éleveur que j’ai rencontré à l’occasion d’une mission avec ma collègue Pascaline Kiemde, dans un village dans l’extrême nord du Burkina Faso en 2011, parce que je lui avais donné un sachet d’eau minérale qu’il a bu et dont il a renversé quelques gouttes dans les bouches de ses deux gamins.

Je me souviens de l’accueil si chaleureux auquel nous avions eu droit lors d’une mission en Casamance sur l’intégration régionale en août 2015. Le peuple Casamançais, un peuple sobre et enthousiaste de gens qui vous donnent le peu qu’ils ont la main sur le cœur. Que de belles expériences… Je mesure aujourd’hui pleinement la portée de ce que mon père me disait. Demain, j’en parlerai à mes enfants.

En attendant, et c’est ici l’objet de ce billet, je prends prétexte de mon expérience personnelle pour parler à certains jeunes (étudiants) dont certains sont quasiment en fin de cycle mais qui n’ont traversé aucune frontière, ne disposent même pas d’un passeport et dont d’autres n’envisagent même pas voyager un jour de leur vie hors de leur pays. Si toi qui lis cet article tu te retrouves dans ce cas, sans te donner de leçon, permets-moi de te dire que tu commets une grosse erreur.

Le Père Denis Maugenej, alors Directeur du Centre de Recherche et d’Action pour la Paix, disait que « lorsque vous restez chez vous, vous vous désolez, mais quand vous allez chez les autres, vous vous consolez ». Sortir de son pays, découvrir d’autres réalités, au-delà de bien d’autres avantages qui en découlent, te permettra de mieux apprécier ce dont tu disposes chez toi, d’en prendre soin ou de l’améliorer. Mieux, à un certain âge, à un certain niveau de formation, sortir de son pays apparait non plus comme une option mais une obligation. Que l’on ait envie de devenir un entrepreneur ou un fonctionnaire dans une multinationale ou même dans l’administration publique. Dans le premier cas, tu développeras de nouvelles idées qui te permettront de mieux formuler ou d’enrichir ton projet d’entreprise ou même de développer des partenariats d’affaires. Dans le second, cela contribuera à élargir tes champs de compétences, accroître ta compétitivité sur le marché de l’emploi.

Je rencontre certains jeunes qui rêvent de travailler à la BAD, à la Banque Mondiale, au PNUD, etc, mais dont l’expérience se résume à une ou deux années de travail dans une ONG dans leur pays, sans plus. Dans une concurrence pour le même poste face à un autre diplômé qui totalise le même nombre d’année d’expérience, mais ayant acquis ces expériences dans deux, voire trois pays différents, il est bien plus compétitif que vous. Comprenez que ces institutions sont internationales et donc s’intéressent à des personnes qui ont ce qu’elles appellent une « international exposure », ou littéralement « exposition internationale ».

Sortez, non pas pour y demeurer, mais pour apprendre, élargir vos réseaux professionnels et personnels, confronter votre culture à celle des autres pour vous enrichir. Sortez pour vous rendre compte que votre idée que vous considérez comme unique, quelqu’un d’autre l’avait déjà avant vous et donc en détient bien plus d’expérience qui pourraient vous être utile. Sortez et vous vous découvrirez d’autres qualités que vous ignoriez chez vous. Je croyais qu’un plat de garba avec du poisson thon n’avait d’égal sur terre. Mais ça c’était avant que je ne découvre le Kinke et le Banku-tilapia au Ghana, le Eru et le Ndolè au Cameroun, le Gonré surprise au Burkina etc. Vous voyez ce que je veux dire?

Allez-y chez eux. Passez-y le temps qu’il faut. Apprenez ce que vous ignorez. Mais le moment venu, revenez parce que c’est vous qui avez sur vos épaules, le poids de la construction de votre pays. Comment comptez-vous donc dépasser les autres si vous ignorez à quel niveau ils sont ? Quand vous reviendrez d’une visite à Dubai ou à New York, vous comprendrez que la tour D de seulement 26 niveaux n’est pas le plus long au monde et quand vous découvrirez que l’Université nationale de la Guinée Bissau ne dispose même pas d’une faculté de Droit, vous apprécierez mieux la chance que vous avez d’en avoir plutôt que d’avoir à vous déplacer au Sénégal comme les jeunes Bissau Guinéens pour poursuivre vos rêves de juristes.

En un mot, retenons que le monde aujourd’hui est un village planétaire. Ce qui se passe ailleurs nous touche directement. Certaines expériences vécues pendant vos années hors de votre pays et lors de vos voyages vous révolteront probablement, mais d’autres vous formeront. Dans les deux cas, elles vous enseigneront des leçons et ouvriront vos esprits vous permettant ainsi une lecture bien différente du monde et de votre environnement immédiat. Allez-y où vos rêves vous transportent. Le monde vous appartient, possédez-le !


Débat sur la Carte Nationale d’Identité en Côte d’Ivoire: Mon point de vue

En toute sincérité, j’estime que parfois nous, ivoiriens, orientons nos débats nationaux sur des sujets moins essentiels en occultant, à dessein ou par ignorance (les ivoiriens ne sont pas ignorants pour autant) ce qui devrait retenir notre attention. Je lis çà et là, aussi bien sur les Réseaux Sociaux que dans les journaux, des commentaires passionnés sur le coût de confection de la Carte Nationale d’Identité (CNI) fixé à 5000 F cfa, soit environ 10$ US jugé trop exorbitant par ceux qui s’y opposent. Ce type de débat à été mené quand le gouvernement a annoncé (l’augmentation du coût d’inscription à l’université).

Le problème, à mon humble avis, n’est pas le coût, donc ne devrait pas retenir autant d’attention. Ce qui devrait l’être, cependant, c’est l’usage que le gouvernement fait de cet argent et de ce que je lis jusqu’ici, presque personne n’en parle. Certains évoquent le niveau de pauvreté de la population (on ne peut demander à quelqu’un qui est incapable de se payer une ordonnance de 2000 F de se faire confectionner une CNI à 5000 etc dit-on). La plupart de ces points de vue, même si je les respecte ne tiennent pas.

J’aurais aimé savoir si les conditions d’études à l’université ont été améliorées depuis cette augmentation, si ce montant à débourser pour la CNI aura des retombées positives à d’autres niveaux au profit de la population…

Ce qu’il faut comprendre, dans l’ensemble, c’est qu’en économie (sans en être un spécialiste), tout à un coût, même ce qui semble gratuit. Et cela l’est encore plus en matière de gestion publique. Quelque part au bout de la chaîne, il faut bien que quelqu’un ou une partie de l’ensemble paie pour tous. L’Etat n’est pas un philanthrope. Son rôle régalien consiste à améliorer les conditions de vie de la population, pris dans un ensemble. Mais cela nécessite des moyens dont il n’en dispose pas et qu’il faut chercher par des acrobaties parfois déplaisantes. Puisque l’Etat, c’est vous et moi, il faut donc que cet argent vienne de nous. Ce qui devrait nous préoccuper, c’est ce que font de cet argent ce groupe de personnes que nous mêmes avons désigné (appelé gouvernement ou dirigeants) pour le gérer. Les questions de font devraient porter sur ça principalement. On peut ne pas être d’accord avec le prix fixé, mais on doit davantage ne pas l’être si l’utilisation de cet argent est mal faite.

Il ne s’agit donc pas du coût mais aussi de la qualité. J’aurais aimé payer une CNI qui coûte 5000 Fcfa et qui peut comporter toutes les informations sur moi de sorte à ce qu’elle me serve de pièce unique pour toutes autres opérations plutôt que de l’avoir et avoir besoin de me faire un Certificat de Nationalité, un Extrait d’acte de naissance pour m’établir un Passeport, fournir des factures de SODECI et/ou CIE pour m’ouvrir un compte bancaire etc, simplement parce que ma CNI contient déjà toutes ces informations dont j’aurais fourni à la confection.

C’est en tout cas mon point de vue, jusqu’à preuve du contraire.