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Journalistes et Donald Trump : nous te détestons. Je vous hais !

Hier matin, en suivant le journal sur la chaîne ‘France 24’, j’ai compris jusqu’où la presse peut être manipulatrice à dessein sur des sujets précis pour des considérations typiquement éditorialistes voire politiques ou même commerciales.

Il y a deux jours, le 45ème Président des Etats-Unis était devant le Congrès, selon la tradition démocratique du pays, pour présenter sa politique aussi bien intérieure qu’extérieure après son entrée à la maison Blanche en Janvier dernier. Donald Trump, pour ce premier exercice a été, pour le moins qu’on puisse dire, impressionnant. Mais les journalistes s’efforçaient de montrer l’image négative de l’homme au point qu’ils s’évertuaient à occulter par exemple les ovations qui suivaient son annonce de dissoudre le fameux ‘ObamaCare’.

Ce qui était presque drôle c’est lorsque la présentatrice du journal et son invité trouvaient que parmi les nombreuses ‘standing ovation’ auxquelles il a eu droit, la majorité de ceux qui ovationnaient étaient des Républicains, comme si de loin on pouvait distinguer un Démocrate d’un Républicain parmi ces centaines de personnes réunies. Au lendemain de ce discours, le marché boursier d’Asie a connu une forte croissance qui explique l’accueil favorable qui lui a été réservé. Il en faut certes plus, beaucoup plus, pour encenser l’un des plus controversés présidents de l’histoire des Etats-Unis, celui-là qui se moque du « politiquement correct » auquel le monde a jusqu’ici eu droit sans se demander si c’est ce dont la société actuelle avec ses mutations socio-économiques et géopolitiques a besoin. Tout porte à croire qu’il y a un ordre préétablit, un système sous forme de tunnel créé des mains des hommes, ceux-là qui dictent la morale prédominante qui caractérise ce que certains appellent « le nouvel ordre mondial ». Ce système, quiconque s’en éloigne devient l’ennemi commun et ainsi scie-t-il/elle le tronc de l’arbre sur lequel il est perché et qui pourrait entraîner sa chute – fatale, dans certains cas. Kennedy n’avait pas compris. Il existe cependant une classe révolutionnaire et anticonformiste qui ne semble pas se soucier de cette chute et qui apparaît plutôt déterminée à mener le combat de son abolition au prix de ses intérêts, de sa vie aussi.

Ils étaient nombreux, ces puissants de la sphère médiatique, qui ont soutenu ou fait croire que Trump ne pouvait pas être le candidat des Républicains, il a littéralement écrasé tous ses seize concurrents. Ce sont les mêmes qui disaient qu’il ne pouvait pas être élu, sondages et statistiques à l’appui, il a battu celle qu’ils adulaient. Ils ont contesté sa victoire, alléguant une main extérieure (celle de la Russie), mais son élection a été confirmée par une très large majorité des grands électeurs (donc élu deux fois). Ils ont annoncé l’échec de son investiture suite aux mouvements populaires de contestation qui ont suivi les résultats, mais elle a été plutôt un succès quoique mitigé en termes d’affluence, comparé à celle d’Obama en 2008.

Aujourd’hui, ils prédisent l’échec de son mandat et même sa destitution. L’homme, lui, semble cependant déterminé à faire son chemin en restant droit dans ses bottes et en maintenant une certaine cohérence dans sa logique de raisonnement, disons ses promesses de campagne. « Je ne suis pas le gardien du monde, mais de l’Amérique » a martelé lors de son grand oral ─ les gestes avec, celui que nos journalistes qualifient de président isolationniste, conservateur ou protectionniste, c’est selon. «L’amérique d’Abord», tel était sa principale promesse de campagne en 2016. C’est d’ailleurs cette promesse qui justifie qu’il ait augmenté de 54 milliards de Dollars US, soit 9%, le budget militaire au détriment des autres départements afin, dit-il, de renforcer la sécurité du peuple américain.

Il faut admettre un tâtonnement très perceptible, notamment au niveau du choix de ses hommes, lesquelles sont soient contestés ou simplement rejetés, mais cela s’explique par le fait que d’abord l’homme n’a aucun passé politique, ensuite le passage du pouvoir d’un individu à un autre à la maison Blanche un un long et lourd processus d’où les deux mois de transitions qui suivent les élections et quand cela intervient dans le cadre d’un changement de système politique (des Démocrates aux Républicains ou vice-versa) cela s’avère davantage difficile. Obama a connu, lui aussi quelques tâtonnements en 2008 avec le retrait de Tom Daschle et de Nancy Killefer annoncés pour être respectivement Secrétaire à la Santé et Chef de la Surveillance. Avec élégance, il a reconnu s’être trompé. Mais Trump n’est pas Obama. Il ne faut pas forcément espérer la même réaction.

A côté, la guerre Trump-Media, déclarée depuis les primaires continue et est visiblement loin de s’achever. Une sorte de ‘vous ne m’aimez pas, moi non plus.’

Sans forcément être un fan de Trump ni de sa politique notamment sur le Changement Climatique ─ même si j’admire son aptitude à surmonter les situations qui pourraient, chez d’autres, entraîner la chute, sa capacité de résilience tout court face aux lynchages médiatiques et aux courroux d’une société formatée et manipulée par les lobbys d’un système dont il se targue d’être le seul à pouvoir combattre ─ je crois qu’à un moment donné, elles devront ─ ces puissantes machines médiatiques ─ savoir s’arrêter et abandonner le projet de diabolisation de l’homme, ainsi que leurs machinations parfois dévergondées tendant à présenter une image, celle qu’ils veulent présenter au monde, d’un homme dépourvu de sens. On n’accède pas au plus puissant poste au monde sans en avoir les compétences. Ou alors, c’est la société américaine elle-même dans son grand ensemble qui est dépourvue de raison. Elles devront surtout admettre que Trump est parvenu à ce poste parce qu’une grande partie des américains en a décidé ainsi. Même si la possibilité d’un complot bien organisé qui pourrait entraîner sa destitution ou ’impeachment’ pourrait être considérée, quoique très faible, elles devront se convaincre qu’il pourrait passer plus de temps qu’elles ne le croient dans le bureau ovale. Sinon, plus ça continue, mieux on se rend compte que tout ceci est fait à dessein pour des raisons plutôt commerciales, ce qui serait dans ce cas alors assimilable à de la démagogie et à l’escroquerie morale des peuples. Personne ou très peu s’en aperçoivent.

Dans toutes les sociétés du monde, les dirigeants sont à l’image des peuples qu’ils représentent. Cela s’applique aussi aux Etats-Unis.

Comme cela l’a été en 2016, sa réélection pourrait surprendre le monde en 2020. Pour le moment, il est prétentieux de l’affirmer, mais il s’y prépare déjà. D’ailleurs, alors qu’il attendait sa prestation de serment, il a choisi son slogan de campagne pour les présidentielles de Novembre 2020 : « Keep America Great ! ».

Ce billet était à l’origine destiné à être posté sur mon mur Facebook, mais vu sa longueur, j’ai plutôt décidé de le publier sur mon blog, pour en même temps signer mon retour après huit mois d’absence. J’écrirai désormais, un peu plus sur la politique internationale, et américaine en particulier, bien sûr, sans prétendre en être un spécialiste mais juste des commentaires personnels que je partagerais, sur des sujets qui me passionnent en admettant les limites de mes analyses.

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Auteur·e

bela

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