Emile Bela

Mehdy et Faiza, un amour scellé par Cadenas

Vue d’un Cadenas

Dès notre naissance, nous sommes destinés à nous unir aux autres. Nous éprouvons l’irréversible besoin d’aimer, d’appartenir à quelqu’un et lorsque l’union devient une évidence, nous trouvons une force que nous n’avions pas avant et dont on ne peut connaitre l’étendue de cette force avant de l’employer.

Afrique du Nord. Tunisie, terre des Carthagiens. Terre de découverte. Un pays aux atouts touristiques immenses. Ici, on ne lésine pas sur les moyens pour valoriser chaque parcelle susceptible d’attirer un visiteur de plus. Chaque espace compte, et il faut bien le mettre à profit. Au cœur de la capitale Tunisienne, s’étend un Lac à perte de vue offrant une vue magnifique au visiteur. Pour attirer les visiteurs nationaux et étrangers, les autorités l’ont aménagé pour en faire un lieu de détente pour les esprits vagabonds en quête de stabilité. De l’entrepreneur au fonctionnaire, du touriste à l’habitant, tout le monde s’y rend, chacun avec ses raisons. Certains, pour éponger le stress de leur quotidien, d’autres pour contempler les mouvements de l’eau et étendre leurs horizons en contemplant celle qui s’étend devant eux.

Mon Ami Baïf et son ami Sabri y vivant m’ont accueilli à l’aéroport international de Tunis ce 4 Janvier 2019. Alors que nous devrions nous rendre à la maison, ils ont décidé de m’y conduire pour me permettre de découvrir. C’était mon premier contact avec la ville et j’en ai été ému. Ni le froid de ce mois de Janvier d’hiver, ni le poids de la fatigue accumulée par ces cinq longues heures de vol ne m’ont fait bouder le plaisir de cette visite. Nous avons sillonné le Lac divisé en deux parties : Lac 1 et 2.

Pendant que nous visitions cette étendue de cours d’eau, mon attention de curieux a été attirée par un ensemble de cadenas attachés à la longue chaîne en fer bordant le lac qui sert de mur de sécurité. En posant la question sur ce que pouvaient signifier ces cadenas, mes hôtes m’ont fourni une explication qui m’a laissé presque sans mots : «Ici viennent tous les jours un ensemble de personnes. Parmi elles, il y a les amoureux qui s’y rendent non seulement pour vivre des moments romantiques, mais aussi et surtout pour se renouveler leur alliance d’union et à la clé, sceller cette union. Une fois le vœux d’amour et de fidélité fait, par consentement mutuel, ils inscrivent leurs noms sur ce cadenas qu’ils accrochent à cette chaine, ferment et jettent la clé dans l’eau pour se jurer un amour pour la vie.» En me rapprochant des cadenas, à partir de cette explication, j’ai lu deux noms parmi plusieurs autres : Mehdy & Faiza.

Un jour, Mehdy et Faiza se sont certainement rencontrés. Ils se sont aimés, ils ont aimé; et ont décidé de l’exprimer. Au touriste, ils ont décidé de le faire savoir. Au monde, ils ont décidé de communiquer un message: quand on s’aime, c’est pour toujours.

Visiter un pays pour la première fois et découvrir à quel point les gens s’y aiment est forcément fascinant ; Mais ce qui l’est le plus, c’est cette tendance sacrée que prend l’amour qui, ailleurs, n’est qu’un ramassé de belles paroles d’un soir d’ivresse d’un homme à une femme ou d’une femme aux yeux scintillants attirée par les biens matériels d’un homme à qui elle s’agrippe. Une fois chacun ayant obtenu ce qui l’avait attiré chez l’autre, il lui tourne le dos le laissant à son sort, meurtri par une douleur qu’il porte à vie.

L’amour, quand il est réel et émane des cœurs purs, s’exprime librement et toutes les occasions qui se présentent aux intéressés sont bonnes pour le traduire. Comme Mehdy et Faiza, ils sont plusieurs, ces Tunisiens qui, chaque jour, éprouvent l’irréversible besoin d’aimer, d’appartenir à quelqu’un et lorsque leur union devient une évidence, ils trouvent au fond d’eux une force qui les poussent à s’engager devant le monde par un cadenas dont la clé se trouve quelque part au fin fond d’un lac et que nul ne peut retrouver, signe d’un engagement à vie!


Bonne Année à tous, y compris vous !

L’année 2018 s’est achevée avec ses joies et ses peines, 2019 commence avec ses promesses et ses défis. Comme l’exige la tradition, et avant d’entamer l’année sur mon Blog, je tenais à exprimer mes vœux à tous… Y compris vous !

Bonne Année aux ivoiriens, ceux qui attendent le retour de Gbagbo, ceux qui n’y rêvent pas et ceux à qui ce retour ne fait ni chaud, ni froid au cœur,

Bonne Année aux Comédiens Ivoiriens en perte d’inspiration qui nous ont plutôt fait pleurer que rire lors de la fameuse émission annuelle « Bonjour 2000 » de la Radiotélévision Ivoirienne. Dix-neuf ans après, il est vraiment temps que les concepteurs repensent l’émission ou que nos humoristes comprennent qu’ils devraient faire plus d’efforts et éviter de s’en prendre aux personnes et/ou quémander de l’argent sur scène tout en songeant à parler dans une langue compréhensible par tous,

Bonne Année aux maires élus à qui on a soutiré la victoire et placé la commune sous tutelle administrative. Le plus forts mange toujours le plus faible, c’est la loi de la jungle, comprenez juste ça et avançons,

Bonne Année à la tête de liste à l’élection Municipale de la Commune de Daloa à qui le Conseil Municipal, réuni en session pour le choix du maire, a fini par lui préférer un autre le laissant repartir chez lui comme un cocu débouté,

Bonne Année aux hommes politiques du pays qui jouent avec le feu, l’un demandant à l’autre de rendre le Tabouret et l’autre traitant l’un de gringalet. Au fait, tous les deux, vous êtes des gringalets pour ne pas savoir que les ivoiriens sont assez fatigués de vos guéguerres de cours commune,

Bonne Année aux cinq malheureux auteurs mal inspirés du putsch manqué du Gabon sortis de néant pour s’offrir en holocauste. Mon père me disait quand le singe veut finir dans le fond de la marmite, il trouve qu’il fait chaud dans la forêt, ils l’auront appris à leur dépend.

Bonne Année au Cameroun, le pays de toutes les possibilités, où un sac de ciment qui couterait 5000 francs voit son coût tripler avec pour simples explications que la réalisation de tels travaux est une occasion de distribution des ressources à la population, une population quant à elle préoccupée à perpétrer le règne d’un président incapable d’organiser une simple Coupe d’Afrique, après trente-cinq ans de règne,

Bonne Année à Mohammed Salah pour son élection pour la deuxième fois consécutive au sommet du football mondial. Sadio Mané, lui devra attendre. Un ami me disait, l’attribution du ballon d’or, au-delà de la performance sur le terrain, tient aussi compte de la beauté physique de l’intéressé du footballeur. Salah est plus présentable que Mané et profiterait bien plus aux Marques que Mané ; J’en ai rigolé, mais et s’il avait raison !?

Bonne Année à Fabrice Sawegnon, l’homme par qui le malheur arriva au plateau. J’y reviendrai probablement. En attendant, je me permets de célébrer de gaieté de cœur ces premiers instants de l’année 2019 avec mon frère Baïf. Tant pis, si de l’Afrique du Sud, Jacob Zuma m’envie, lui dont le retour sur la scène politique est annoncée. Tant pis si m’envie Macron depuis son palais de l’Elysée, lui le jeune fougueux d’hier qui fait face aujourd’hui à ses démons habillés en gilets jaunes.

Bonne et Heureuse Année 2019 à tous, y compris vous qui me lisez!


Désiré OGOU, de la Géographie à la Photographie

Désiré Ogou
Désiré Ogou

25 ans, c’est son âge. Juste çà! Pourtant, quand vous rencontrerez Désiré Ogou, dès vos premiers échanges, vous lui en donneriez bien plus, non pour son physique mais pour ses idées qu’il exprime avec aisance et cohérence, ses ambitions qu’il traduit avec maturité et simplicité. Ma première fois de discuter avec lui, j’ai été impressionné par son calme qui traduit une timidité positive, son intelligence et surtout son humilité qui forcent l’admiration. J’ai pris le temps de l’observer de loin plusieurs mois durant, et suis parvenu à cette conclusion : Désiré Ogou fait partir de ces jeunes qui ne font pas que rêver, mais qui travaillent à réaliser leur rêve. Il vit sa passion, la photographie.

Né à Abidjan le 09 Janvier 1993, Désiré Ogou est issue d’une famille modeste qui lui communique très tôt les valeurs d’une vie à succès fondée sur le travail. Il se consacre à ses études au cours desquelles il découvre la géographie qui lui permet d’appréhender la réalité qui l’entoure et de communiquer avec son environnement immédiat. Désiré finit par aimer la nature et la beauté qu’elle incarne et se résout à s’y consacrer. Dès la classe de 3ème, il s’intéresse particulièrement à la géographie pour l’opportunité que cette discipline lui offre de percevoir le réel dissimulé derrière l’illusion que crée la vie. Il obtient la meilleure note de toute sa région dans cette discipline à l’examen du baccalauréat, série littéraire session 2014 au Lycée Moderne de Tabou et entre à la faculté de Géographie à l’Université Félix Houphouët Boigny où il est en ce moment inscrit en année de Master 1 de géographie physique et environnement. Cet amour pour l’environnement va assez vite être traduit en passion.

De la Géographie à la Photographie

L’histoire de Désiré avec la photographie commence en 2015 lors d’une excursion cartographique organisée par son département d’étude (Institut de Géographie Tropicale). Durant ses différentes sorties, Désiré s’improvise photographe afin de capturer des informations visuelles. Tout part là !

Il décide donc, non seulement, d’apprendre la photographie mais aussi de se doter d’un appareil photo hybride à l’aide de laquelle il s’essaie à la photographie documentaire qui, très vite devient son centre d’intérêt. En Octobre 2015, Désiré décide de se former pour accroitre ses connaissances dans le domaine. Il obtient en Septembre 2016 un Certificat délivré par l’Agence Centrale de Reportage et oriente son profil de carrière vers la photographie. Il s’y consacre néanmoins à temps partiel pour se donner le temps de continuer ses études. Il travaille parallèlement pour une Agence de Photographie Evénementielle en tant que professionnel et parcourt la ville, son appareil photo en main, ses rêves en bandoulière, en quête de la beauté, de cette image singulière qui rendrait la réalité sous sa forme optimale et originale. Il est constamment invité aux cérémonies officielles, aux mariages, diners, anniversaires et autres événements d’envergure où il contribue à immortaliser les moments de vie.
Toutefois, son talent de photographe, Désiré veut l’exploiter pour une cause bien plus noble notamment la protection de l’environnement. Il adhère ainsi à l’Association estudiantine GEOPLANET qui milite pour préservation de l’environnement où il occupe jusqu’à ce jour, en tant que bénévole, le poste de responsable média chargé de couvrir tous les différents événements de l’association collectant des informations visuelles pour la rédaction du journal de l’association.

Devenir Professionnel grâce à « ALPROD »

En 2017, cédant à sa passion, Désiré résout de se professionnaliser dans la photographie et d’y faire carrière. Grâce à ses sobres moyens, il s’installe à son propre compte en 2018 en créant son entreprise Audio Visuelle dénommée « ALPROD » spécialisée dans la production audio visuelle institutionnelle (photo et vidéo).

Ses talents sont très vite reconnus par des institutions, des ONG et entreprises et bénéficie de la confiance à ce jour de différentes entités avec lesquelles il développe un partenariat dont notamment l’école de formation MDE Business School, la Fondation Friedrich Naumann Côte d’Ivoire et Audace Institut Afrique, entre autres. Il espère étendre ce partenariat à d’autres entreprises et organismes nationaux et internationaux spécialisés dans le domaine de l’environnement. Ceci lui requiert l’acquisition de nouveaux matériels pour mettre son entreprise à la hauteur pour le lequel, il ne se donne aucun repos.

Les projets, Désiré en a qui vous emballent en l’écoutant les développer avec tant de passions. Entre autres, il présente celui-ci intitulé « L’abidjanais face à son environnement » qui, brièvement, consiste à sensibiliser la population de la ville d’Abidjan à des actions visant à promouvoir un environnement saint.
Son rêve, Désiré le résume en ceci : « exposer mes œuvres photographiques à travers le monde…»

Découvrir les oeuvres et échanger avec Désiré


A Fabrice Sawegnon : En attendant demain…

A l’heure qu’il est, vous ne dormez sans doute plus, préoccupé par le scrutin de demain ; Vous devriez donc avoir assez, sans doute mieux à faire que me lire, mais je tenais à vous adresser cette lettre.

Je vous ai ‘’connu’’ à la faveur des élections de 2010 où vous avez conduit la communication du candidat du RDR puis du RHDP pendant les deux campagnes. Vous voyez donc que c’est relativement assez récent. Votre jeunesse et votre palmarès professionnel m’ont un peu émerveillé, sans plus. En m’intéressant davantage à vous, j’ai découverts de par certains de vos ex-collaborateurs ou des personnes vous ayant côtoyés, un tout autre visage de qui vous êtes. Des reproches qui revenaient assez souvent, les plus récurrents étaient liés à votre arrogance et votre égocentrisme. Soit votre réussite professionnel y contribue ou l’inverse.

De retour de mission il y a quelques semaines, dans l’avion, l’hôtesse m’a tendu un numéro de Jeune Afrique où trois pages vous ont été consacrées sous la plus d’Anna Sylvestre-TREINER. Plus j’avançais dans la lecture, mieux je me rendais compte de ces reproches. La journaliste citant un de vos concurrents écrit: « son succès séduit autant qu’il agace ; Fabrice Sawegnon a l’arrogance de ceux à qui tout sourit ». Puis, quand vous avez la parole, voici ce que vous dites : « Je ne crois qu’en moi, en Dieu et en ceux qui m’aiment ». Un peu plus loin, vous ajoutez : « Désormais, je ne fais que ce qui m’intéresse, je ne suis pas à 100 000 Euros près! ». C’est assez humble ça, n’est-ce pas ?! Mais quand, à seulement 46 ans, on est à la tête d’un groupe revendiquant une patte africaine qui est passé de 5 à 350 employés, ouvert des filiales dans sept pays, enregistre un chiffre d’affaire de plus de 22 millions d’Euros (en 2017) et qu’on est le fils adoptif, de la femme du Roi, ça donne absolument des ailes. On se sent Prince, on se sent capable de tout et on rêve forcément de tout comme devenir le maire de la commune-poumon du pays. C’est ici l’objet de ma lettre.

Je n’avais pas pensé vous adresser la présente lettre jusqu’à ce que je tombe par hasard, hier, sur cette vidéo de Monsieur Georges Valentin, un de vos anciens collaborateurs, qui expose toutes vos œuvres assez obscures contre le désormais ex-maire du Plateau, M. Akossi Bendjo. Dans la vidéo, Georges prévoyait la chute de M. Bendjo. Il a chuté. Il prévoit aussi votre victoire au lendemain du 13 Octobre, advienne que pourra. Vous gagnerez sans doute. Mais j’ai une seule question, pour quoi faites-vous tout ceci ? Jusqu’où iriez-vous ? Avant votre potentiel sacre, je me permets de vous faire noter que si le pouvoir peut être accaparé par le puissant ou volé à l’innocent, son exercice nécessite chez celui qui y accède un ensemble de choses à commencer par la décence et l’honnêteté. Votre proximité avec le pouvoir actuel dont parle Georges et ce zèle pervers qu’il vous procure peuvent vous donner de croire que vous êtes intouchable. Mais, dans vos stratégies de domination, tenez compte du revers de la médaille quand le pouvoir changera de camp en 2020. Vous jouez visiblement plus gros que vous ne semblez le penser. Toutefois, l’illusion dans laquelle vous êtes engagé dont parle Georges ne semble pas vous permettre de vous en apercevoir.

J’ai appris que pour créer une illusion réussie, la première chose dont on a besoin est la confiance. Seulement, pour que cette illusion soit parfaite, la fausse réalité doit paraître aussi authentique que la réalité qu’elle cache. Dans cet exercice, parfois fastidieux et honteux, il faut savoir apporter une attention particulière à chaque détail parce que la plus petite imperfection peut, comme une aiguille dans un ballon, faire éclater l’illusion et la vérité derrière se dévoile. Votre illusion ici, c’est celui de passer de votre poste d’entraineur à celui de joueur. Vous faites preuve d’une confiance débordante. D’ailleurs, vous exprimez votre déception parce que vous rêviez « du combat de David contre Goliath », du géant Akossi Bendjo contre le jeune Fabrice Sawegnon, lequel combat n’aura finalement pas lieu puisque celui en face de vous, Ehouo, n’est que « du menu fretin » dites-vous.

Mais la fausse réalité que vous semblez construire est votre victoire avant même le match parce que soutenu par le parti du Chef, d’un côté, misant sur vos succès en tant qu’entraineur, de l’autre, et aussi parce que leurré par les sbires autour de vous. Pour chacun de ces cas, retenez ceci : En 2016, M. Ehouo a été très largement élu député du Plateau face au candidat du RHDP, alors que l’alliance était encore plus solide. Qu’en est-il aujourd’hui ? Dans le second cas, si vos succès en tant que conseiller pour des candidats donnent des raisons d’y croire, souvenez-vous que les meilleurs entraineurs ne sont pas tous de bons joueurs. Enfin, rappelez-vous que dans le jeu électoral, la foule ne fait pas nécessairement gagner un candidat. Beaucoup de candidats s’y trompent.

J’ai lu dans le groupe Facebook ODCI le post d’un partisan du candidat Ehouo, lequel lui a valu des tirs groupés de vos partisans. Tout ceci montre à quel point vous avez du monde autour de vous qui sont même prêts à tout, même commettre le pire pour satisfaire vos envies. Mais au fond, que pensent-ils de vous? Sont-ils tous des votants ? Ceux qui vous aiment ne sont pas forcément ceux qui vous votent. Mettez l’accent sur les derniers, dans un langage pudique et courtois et non avec des slogans enflammés qui ne sont, au fond, que la traduction de votre arrogance que vous reprochent beaucoup de gens. Vous gagneriez à faire attention à tous les détails pour ne pas que l’aiguille perce le ballon et que soient exposées vos casseroles sales dont parle Georges. Autrement, vous mettrez à rude épreuve votre carrière. Nul doute que vous le savez déjà, mais je m’en vais vous rappeler qu’en vous présentant à ces élections, vous jouez gros, notamment votre réputation professionnelle, votre avenir aussi.

Ces lignes ne font pas de moi un de vos fans, encore moins de vos votants. Je ne vous déteste pas pour autant. Je vous souhaite donc une bonne chance pour demain – si vous en avez besoin bien sûr. Si vous êtes élu au lendemain du 13 Octobre, souvenez-vous tout le temps de votre mandat que l’usage du pouvoir n’est pas à prendre à la légère. S’en servir n’est jamais sans conséquence. parce que si le pouvoir donne la capacité de choisir, il a une propension à la corruption. Soyez différent!

Si vous n’êtes cependant pas élu, agissez avec le cœur, admettez votre défaite et, comme l’époux cocu débouté, retournez à vos affaires, l’arrogance et l’orgueil qu’on vous reproche en bandoulière –sans bruit.


Au Professeur Mamadou Koulibaly : A un moment de la course, il faut savoir s’arrêter

Professeur, permettez-moi de commencer par vous rappeler les premières fois où je vous ai rencontré. Les deux premières fois, c’était respectivement à la Faculté de Droit et de Médecine de l’Université de Cocody où vous animiez des conférences face aux étudiants et la troisième fois à l’Assemblée nationale, invité à une activité de la société civile où vous aviez fait un brillant exposé sur le bilan du multipartisme en Côte d’Ivoire. A chacune de ces occasions, vous m’aviez très fortement impressionné, au-delà de votre simplicité, par votre niveau sans égal, selon moi, d’instruction, votre éloquence dans le parler et votre élégance dans la gestuelle. Vous êtes devenu depuis lors, une de mes idoles intellectuelles en Afrique. J’ai toujours rêvé de vous ressembler à ce niveau-là.

Au niveau politique, j’ai admiré votre courage, notamment celui dont il vous a fallu faire preuve pour dénoncer les dérives de corruption du pouvoir Gbagbo dont vous étiez pourtant un membre très influent, cela sans crainte de perdre votre poste. Quand vous aviez été convoqué par le Procureur Raymond Tchimou dans « l’Affaire Tagro », le 25 Juin 2010, malgré votre statut de Président de l’Assemblée Nationale, vous vous êtes rendu au Palais de Justice du Plateau, sans protocole, seulement en compagnie de vos proches William Attéby et Diabaté Bêh. Pendant un peu plus de deux heures, vous avez répondu aux questions du Procureur et promis, au terme de cette convocation que vous avez plutôt appelé « Invitation », de convoquer une réunion le 29 Juin avec la conférence des présidents des groupes parlementaires pour étudier la nécessité de la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire. J’en attendais tellement la suite, et plus rien !

Mon admiration pour vous est allée grandissante puis a pris un coup quand ces dénonciations sont restées sans suite et que vous avez perdu le courage d’aller plus loin, même après le verdict de la justice parce que, soit il s’agissait de fausses accusations, dans ce cas bien dommage pour votre rang ou alors un manque de courage de votre part. J’ai commencé à avoir des réserves sur votre sincérité quand vous avez refusé, contrairement à M. Essy Amara, de retourner le chèque de 100 millions de FCFA de l’Etat de Côte d’Ivoire, c’est-à-dire l’argent du contribuable ivoirien, qui vous avait été donné pour le financement de votre campagne alors que vous vous retiriez de la course à la présidentielle d’Octobre 2015. Votre argument de refus était que l’Etat vous refusait vos indemnités d’ancien président de l’Assemblee dont le montant cumulé s’évaluait à plusieurs millions de Francs. La première question que votre attitude a suscité chez moi –alors que pour vous l’avouer, je pariais tout de même sur vous quoique je ne croyais pas en vos chances de remporter les élections –était de savoir quelles étaient vos motivations réelles en vous déclarant candidat? Pour rembourser ce qui vous était du? Quelle aurait donc été la différence entre ce que vous dénonciez et ce que vous sembliez préparer à faire ?

Au fil du temps, ces réserves se sont exprimées aussi bien chez vos anciens camarades de lutte que chez une importante partie des ivoiriens. Je me suis néanmoins accroché à ce que j’admire le plus chez vous, évoqué plus haut, avec l’espoir candide que vous orienteriez votre combat différemment. Que nenni ! Grande est ma surprise de constater que chaque matin, un peu plus, un peu trop, vous vous enfoncez et mettez à rude épreuve cette si grande admiration. C’est là l’objet de la présente lettre.

Professeur, dans la série américaine « Revenge », Emily disait, pour paraphraser, que le pouvoir vient de la nature. Il est convoité par les hommes qui finissent par se faire la guerre. Les vainqueurs sont couronnés. Mais le vrai pouvoir ne peut être ni perdu, ni gagné, tout simplement parce qu’il vient de l’intérieur. Vous avez quitté le pouvoir public, mais vous n’avez pas perdu le pouvoir parce qu’il est en vous. Mais vous semblez passer à côté de votre pouvoir intérieur qui aurait pu vous permettre non seulement de demeurer constant dans vos engagements et vos combats. Quand vous avez été candidat à une élection présidentielle sans succès, échoué à une élection législative et que vous vous présentez à une élection municipale, il y a forcément des questions à se poser : Que voulez-vous réellement ? Où allez-vous ? Pour qui menez-vous votre combat ? A quelle fin souhaitez-vous accéder au pouvoir ? Vous faire rembourser le reste de vos dus avant votre retraite ou contribuer à améliorer les conditions des populations ? Lesquelles ? Au fait, sur quelle éthique basez-vous votre engagement politique ? Peut-être qu’il vous faudra, à un moment donné, répondre à ces questions et bien d’autres. Pas uniquement pour moi, mais pour plusieurs milliers d’autres ivoiriens qui vous suivent et qui attendent de savoir où vous les conduisez. Vous êtes ici et là-bas puis finalement nulle part. le Tango, il se danse certes débout, mais à deux. Avec qui dansez-vous ?

Vous jouissiez d’une très belle carrière à la CEDEAO à Dakar puis vous avez été appelé à l‘abandonner pour votre pays. Vous avez goûté au pouvoir et aux privilèges qui s’y rattachent puis avez vu qu’il était bon et avez finit par l’aimer au point de ne plus pouvoir vous en éloigner. Vous vous débattez bec et ongle pour y accéder à nouveau, pour reprendre le contrôle. C’est bien. J’ai appris que la persistance finit par faire céder les résistances. Mais j’ai aussi appris que pour reprendre le contrôle, il faut savoir parfois y renoncer. Vous avez assez couru, peut-être qu’il faut savoir vous arrêter un moment. Soit, pour évaluer le chemin parcouru et adopter une stratégie pour mieux aborder celui qui reste à faire ou alors, tout simplement, pour admettre son échec, abandonner et passer à autre chose parce que bien souvent, l’appétit de vivre tue la dignité de vivre. Préservez-la vôtre et permettez-nous, nous qui vous suivons, de continuer à vous admirer pour vos compétences de technocrates et non de politicien parce qu’ici, visiblement, soit personne ne vous comprend, soit vous ne parlez pas la bonne langue.


Mondial 2026 : ce que je retiens du vote pour désigner le pays hôte

Mercredi à Moscou, le Maroc a été débouté pour la cinquième fois dans sa tentative d’organiser la grande messe du sport roi : la coupe du monde. Quatre fois candidat malheureux à l’organisation (en 1994, 1998, 2006, et 2010), le royaume espérait devenir en 2026 le deuxième pays du continent, après l’Afrique du Sud en 2010, à accueillir l’événement.

Mais mercredi, le monde du sport  – ou plutôt celui de la politique – en a décidé autrement. Les 203 fédérations membres de la FIFA ont désigné l’Amérique du Nord, à savoir le trio Canada-Mexique-Etats-Unis. Le dossier surnommé « United 2026 » était effectivement assez solide (peu étonnant vu le poids de ses porteurs), mais je souhaite insister sur deux faits majeurs qui retiennent mon attention et qui entachent quelque peu le résultat de ce vote.

Sur le terrain de la crédibilité de la FIFA

La FIFA a joué une grande partie de sa crédibilité dans ce vote dont on parlera encore longtemps.
On se souvient du très controversé Sepp Blatter, ex président de la FIFA, mis à l’écart par le comité d’éthique pour des faits de corruption… Son remplacement par Gianni Infantino en février 2016 avait suscité beaucoup d’espoir : ce dernier avait d’ailleurs affiché la volonté de redorer le blason terni de la plus haute instance du football.

Mais le vote des 203 fédérations membres de la FIFA vient de casser cette idée de renouveau. Les espoirs de changement ont pris un sérieux coup de massue, et ce pour deux raisons :

Premièrement, on sait dans quelles conditions Gianni Infantino est devenu le nouveau président de la Fifa. Sa candidature a bénéficié du soutien des trois pays du « United 2026 », qui avaient déjà des ambitions pour 2026. Le résultat du vote pour 2026 est-il donc une manière pour Gianni de leur faire la passe décisive pour la victoire ? On peut penser que oui.

Deuxièmement, il est connu que la FIFA a fait preuve d’intransigeance à chaque fois qu’il y a eu une ingérence ou tentative d’ingérence politique dans les affaires du football (fut-ce pour régler un conflit au sein d’une sélection nationale). Pourquoi donc avoir fait preuve de mutisme sur l’ingérence flagrante des États-Unis vis à vis de leur candidature pour 2026 ?

Pour rappel, fin avril, le président  Donald Trump  avait menacé à travers un tweet, les pays recevant de l’aide américaine, de voir cette assistance remise en cause en cas de vote contre les Etats-Unis. Approche mesquine, mais on commence à bien connaitre Donald Trump et l’homme était dans son élément. La Fifa s’est bien gardée de condamner cette entrée en campagne, alors qu’elle a politisé un dossier qui aurait du rester uniquement sportif…

Le silence complice de la FIFA a certainement contribué à donner du poids à ces menaces qui ont fini par payer. Pour voir si elles ont fait effet, il suffit de regarder dans la liste des pays qui ont voté contre le Maroc et pour le trio « United 2026 » quels sont les pays qui ont des liens avec les Etats-Unis !

Cela pose plusieurs questions :
Quelles sont les limites de l’indépendance (présumée ou avérée) de la FIFA ?
Faut-il encore une fois ouvrir le sempiternel débat du « deux poids deux mesures » dans le traitement de l’Afrique face au reste du monde par les instances internationales ?
Ou alors, n’est-ce pas le niveau d’intégrité de ceux qui enseignent les cours de lutte contre la corruption à l’Afrique qui est sujette à caution ?
On peut spéculer pendant longtemps… à un moment donné, il faudra bien trouver réponse à ces questions.

Vous avez dit unité africaine?

Le deuxième fait qui retient mon attention c’est que pas moins de onze pays africains ont voté contre le Maroc : le Bénin, le Bostwana, le Cap Vert, la Sierra Leone, le Lesotho, la Guinée Conakry, la Namibie, le Zimbabwe, le Mozambique, le Liberia et l’Afrique du Sud (qui a pourtant vu tout un continent derrière elle lors de « son mondial » en 2010. On se souvient de la fameuse chanson interprétée par Shakira « This time for Africa »).

Si le dossier marocain a pu bénéficier du soutien de grands pays du football aussi bien en Asie, qu’en Europe et qu’en Amérique Latine c’est qu’il était assez solide,et qu’il possédait certains atouts. Le Maroc a en effet été soutenu par des pays comme la France, la Belgique, les Pays-Bas, la Serbie, l’Albanie, le Kazakhstan, la Slovaquie, l’Italie, la Chine, le Brésil, la Palestine, la Corée du Nord, Oman, le Qatar, Taïwan, la Syrie, le Luxembourg, la Turquie et la Bélarus.

Mais comment comprendre le non soutien des Africains au Maroc ? Une fois de plus, l’Afrique a démontré aux yeux du monde entier qu’elle n’a jamais été unie. Il faudra encore du temps pour que le continent comprenne que sa force réside dans son unité. Mais le continent africain en a-t-il seulement le temps ?

Si l’on respecte le principe démocratique, chaque partie doit pouvoir choisir librement, selon ses intérêts, et sans influence extérieure lorsqu’elle vote. Et, quand l’enjeu dépasse l’intérêt personnel pour s’étendre à un plus grand nombre, le bon sens voudrait que prime l’intérêt commun.

De ce point de vue, le cas de la Guinée pose question : pourtant réputée proche du Maroc, elle a voté pour la candidature nord-américaine. Devant le tollé, le président de la Fédération guinéenne de football s’est empressé de se trouver une excuse. Évoquant une « erreur technique », il s’appui sur cette justification pour rappeler qu’il était lui-même ambassadeur de la candidature du Maroc. Mais ces explications ne convainquent personne… Comment interpréter cela ? Est-ce une fuite de responsabilité ou une dénonciation de fraude ? Peut-être vaut-il mieux ne pas chercher à répondre.

Dans tous les cas, ce choix des africains contre l’Afrique montre que l’unité africaine reste encore loin de la réalité. Ce mondial n’était pas celui du Maroc, mais de l’Afrique ! C’est l’organisation réussie de ce type d’événements qui contribuera à changer l’image négative qu’une partie des occidentaux peuvent avoir du continent.

L’Afrique, ce n’est pas que les singes, les maladies, les guerres, la famine, la pauvreté. L’Afrique c’est d’abord un peuple, des hommes et des femmes fiers de leur passé, déterminés à construire leur avenir et celui de leur enfants, brique par brique, dans la dignité et l’honneur. L’Afrique, c’est aussi des ingénieurs, chercheurs, footballeurs qui une fois « là-bas », mis dans certaines conditions, font la fierté de l’Occident. Ce que l’Afrique cherche à créer, ce sont justement ces conditions. Le processus est lent, certes, mais il y a du progrès grâce à la volonté de ceux qui sont à la tâche. C’est cette volonté et ce courage que le Maroc voulait incarner. Ça ne sera pas pour cette fois-ci, malheureusement. Mais le Maroc a su montrer, années après années, qu’il était guidé par la volonté et le courage ; il peut donc encore attendre car il sait qu’il y arrivera.

En attendant, les pays du continent qui auront contribué par naïveté à saboter ce projet pourront savourer leur victoire sans goût… une chose est sûre, les naïfs sont des escrocs qui ne méritent qu’une seule chose : le mépris.


Bonne Arrivée Baïf… Aurevoir et Abientôt !

Cher Baïf,

J’avais promis dans ma précédente lettre de t’écrire une fois par mois pour parler de notre amitié que je considère comme l’une des meilleures choses que Dieu ait pu me donner. Mais, comme tu le sais, entre la volonté de faire et l’action, il y a la capacité. Mes heures de travail assez occupées et les fins de semaines non encore moins, ne m’ont pas laissé assez de temps pour t’écrire le mois passé, surtout pour te souhaiter la bienvenue, en Côte d’ivoire, Chez toi ; Là où tu peux aller et revenir sans crainte d’un regard curieux qui semble s’interroger sur tes origines ; la terre qui a vu naître tes arrières grands parents et tes parents ; là où l’air respiré est à la fois si différent et si familier !

Bonne arrivée, Baïf

J’ai été très heureux de te voir ce soir, deux jours après ton arrivée de Tunisie ou l’aventure t’a conduit. Ma joie était totale, comme celle de toute ta famille. Nous étions heureux de te revoir après tant d’années, cinq, pour être plus précis. Le temps, la distance et les habitudes de vie, quoique différentes de celles d’ici, n’ont absolument rien changé en toi ; Tu es resté le même. Calme et posé, intègre et souriant, courageux et endurant. Tu ne t’es pas éloigné de l’essentiel, c’est-à-dire Dieu. C’est bien ! Nous avons été nombreux à t’attendre, nous le sommes encore plus à te revoir et à en être si émerveillé.

Malheureusement, tu dois retourner là-bas, chez eux. Je m’en vais donc te souhaiter un bon retour. La vie est ainsi faite que les deux plus importantes étapes sont le moment où l’on arrive et celui où l’on repart. La seule différence ici est que tu vas pour revenir, et ça encore nous rend si heureux.

Pendant ces 45 jours de congé passé avec nous, tu t’es rendu disponible pour chacun. Nous avons apprécié chaque moment passé avec toi. Merci d’avoir égayé nos cœurs par ta présence. Ta joie de vivre et ta bonne humeur restées inchangées nous ont aidé à oublier les peines causées par cette vie de combat que nous menons tous au quotidien dans ce pays.

Ta mère et tes frères, ta famille toute entière, était si heureuse de te revoir. C’est la preuve de la bonté de ton âme. Tout le monde t’admire et te fait confiance, ne les déçois pas. Avant de poser un quelconque pas dans ta marche quotidienne de la vie, assure-toi d’avoir bien vérifié pour ne pas tomber. Nous commettons tous des erreurs, mais certains n’ont pas droit à en commettre assez, c’est dans l’ordre naturel des choses instauré par Dieu. Comprends-ça et vis ainsi. Dis-toi que tu n’as pas droit à l’erreur parce que ta famille, tes amis et moi-même te faisons confiance…

Dans quelques heures, tu reprendras le chemin de l’aéroport, la tête lourde de nostalgie, mais remotivé par le regard de ta mère qui attend de te voir réussir. Nous sommes nombreux à y croire, nous croyons que tu dois y arriver ! Tu vas y arriver ! Nous te soutenons, nous prions pour toi. Va, remets-toi au travail, épargne et reviens chez toi investir pour l’avenir de tes enfants. Tu as ta place ici, là-bas c’est chez eux. Ici, c’est chez toi !

Garde ton honnêteté, ton sens du devoir, ta patience, ta générosité et ta joie de vivre.

Nous t’attendrons, chacun de son côté mais tous avec la même conviction, que tu reviendras en vainqueur ! Nous t’aimons et gardons le meilleur de toi en attendant ton retour.

Bonne Arrivée Baif… Aurevoir et Abientôt !


A Baïf : En 2018, soyons la meilleure version de nous-mêmes

Cher Baïf,

Pour commencer et pour faire allégeance à la tradition, je formule pour toi et ta famille mes vœux de bonheur, de paix, de santé et de succès dans toutes tes entreprises. Le courage, il t’en faut et le courage, tu l’as ! Mais en 2018, je te souhaite, en plus du courage, la faveur de Dieu afin que Sa divine main te permette de réaliser tous tes projets…

Cher Baïf,

Comme en début de chaque année, chaque être humain prend des résolutions qui orientent ses actions au cours de l’année. Parmi les miennes, il y a celle de t’adresser une lettre périodiquement soit pour parler de notre amitié, t’encourager dans tes initiatives, partager  les miennes avec toi ou simplement pour te raconter une histoire drôle ou pas, donner mon opinion sur un sujet d’actualité (nationale ou internationale). En fait, cette résolution remonte à deux années. Mais comme tu le sais sans doute, entre la volonté de faire et l’action, il y a la possibilité. Cette année, j’ai décidé de la rendre effective. J’ai donc tenu à entamer l’année avec cette lettre introductive. Mes contraintes professionnelles, sociales ou personnelles pourraient m’empêcher d’honorer cette volonté. Tu comprendras. Ne m’en tient donc pas rigueur. Sinon, comme d’habitude, n’hésite pas non plus à me « Secouer » pour que je bouge.

Cher ami,

Jamais, je n’ai entamé une année avec autant d’énergies positives, d’assurance et de confiance en des lendemains meilleurs. Nous passerons une année merveilleuse. J’en reste persuadé. 2018 sera certainement mieux que 2017, mais elle ne sera pas non plus sans défis. Toutefois, les défis deviennent des opportunités pour ceux qui s’y sont préparés. Voyons donc en chaque défi, une opportunité et profitons-en pour montrer au monde le meilleur de nous-mêmes.

 Accordons du temps à ceux qui nous aiment et pour qui nous comptons. Ceux qui nous traitent comme si leur vie dépendait de la nôtre.

Tant que nous pouvons, donnons sans rien attendre au monde. Apportons de l’assistance aux nécessiteux. Aidons, dans la limite de nos moyens et possibilités, les plus faibles. Rapprochons-nous davantage de Dieu et vivons une vie encore plus décente. Gagnons honnêtement notre vie sans empêcher les autres d’en faire autant.

Cher Baïf,

L’honnêteté, la sincérité, la franchise, la courtoisie, le bon sens et autres sont des valeurs trop chères à attendre de gens moins chers. En 2018, efforçons-nous de développer ces valeurs, et chaque jour, soyons la meilleure version de nous mêmes.

Entre autres choses, cette année, pensons au mariage, à fonder une famille. Ne faisons pas comme ces personnes, nombreuses au sein de notre société qui courent après la richesse et dont certains parviennent à la saisir quand d’autres n’y arrivent pas, mais qui toutes finissent misérables à la fin de leurs vies parce que seules et sans soutien. La famille est la plus grande richesse qu’un homme puisse avoir sur terre. En écrivant cette lettre dans le vol retour d’Abidjan retentissent en moi les conseils que m’a donné une famille de mon église qui m’a adopté comme leur fils et qui m’a invité à déjeuner avant de me rendre à l’aéroport.

Entre autres choses, voici la phrase que m’a dite le père en parlant du mariage : « Emile, mon fils, tu vois ta « mère » et moi sommes mariés depuis 75 et n’avons jamais eu de problèmes. Nous avons de grands enfants dont certains sont aussi mariés et heureux. Sans te mettre la pression, ce que nous voulons te dire c’est de comprendre que le mariage est une bénédiction de Dieu. Mais, pour la recevoir, il faut être disposé. Dieu crée les conditions, il t’appartient d’être attentif et de te décider pour que tu y arrive. Tu es jeune et intelligent, en plus Dieu t’a donné un travail qui te permet de vivre une vie décente. Tu dois comprendre qu’il est temps d’épouser une femme et construire ta vie. Mon fils, chez l’homme comme chez la femme, le mariage a une période, quand tu la dépasse, c’est fini. Tu peux plus tard rencontrer une âme sœur, mais ce n’est pas évident. Ce que je te souhaite, là où tu vas, c’est de rester sage, et penser à organiser ta vie avec une femme. Peu importe sa nationalité, choisi là non pas uniquement pour sa beauté physique mais sa croyance en Dieu, son intelligence, son sens d’humilité, son attitude sociale, son sens du travail. Sois, heureux. Nous serons là, pour te guider. Dieu t’accompagne, mon fils ». Nous avions terminé nos verres, nous nous sommes étreints et je suis parti. Je te partage ces conseils pour qu’ils te servent également.

En 2018, allons-y plus haut, allons-y plus loin. Pour ça, soyons prêts ! Abordons chaque journée comme si c’était la dernière. Ne remettons pas à demain ce qui peut être fait dans l’immédiat. Le temps ne nous appartient pas. Rions, quand il le faut. Pleurons, quand c’est nécessaire. Mais demeurons positifs et contemplons la beauté de la nature. Après tout, nous ne portons pas le monde sur nos épaules.

Cher Baïf,

Un jour, tu t’es levé, rangé tes affaires et, laissant derrière toi ta mère, tes frères, tes amis et la terre qui t’a vu naître, tu t’es lancé à l’aventure, tes rêves en bandoulière. Seul, tu as affronté les difficultés de l’aventure et par force de persévérance, tu as réussi à te faire une petite place chez les autres. Mais le temps est venu que tu reviennes saluer ta mère. Nous t’attendons, elle encore plus. Nous croyons en toi, elle, beaucoup plus. Nous t’aimons tous, elle t’adore ! Cette année, fait l’effort de revenir, ne te fâche pas si ton pays ne t’a pas offert les conditions pour réaliser tes rêves.

En attendant, chaque pas que tu poseras, de là où tu es, fais-le dans l’intention d’apporter un plus au monde. Tous les jours, nous changeons le monde, mais le changer de façon significative prend plus de temps que nous en avons sur terre ; et on ne peut pas tout changer d’un seul coup. C’est lent, méthodique et épuisant. Tout le monde n’a pas les épaules pour y arriver. Fais ce que tu as à faire, mais fait-le bien dans l’intention de rendre l’autre plus heureux, maintenant ou plus tard.

Au fil de mes voyages, de mes lectures et à partie de mon expérience de vie, j’ai appris que nous pouvons très bien vivre dans un monde d’illusions réconfortant si nous choisissons de le faire et dans ce cas, nous pouvons nous permettre d’être déçus par des fausses réalités. Que rien ne te surprenne ! Sois toi, et comme me le répétait toujours mon père, SOIS UN HOMME !


A tous ceux-là, je dis Bonne et Heureuse Année 2018 !

Il ny a quune seule chose dans la vie dont on peut être sûre : ce nest pas fini, tant que ce nest pas fini

L’année 2017 a été, pour certains, une année de défis, pour d’autres, une année de bonheur. Peu importe d’où qu’on se situe,tout est encore possible. 2017 est fini, mais la vie, elle continue. 2018 commence avec les mêmes promesses. Je me permets de souhaiter à tous, une bonne et heureuse année. Plus particulièrement, je souhaite :

Bonne année à ceux dont c’est la dernière, qui s’en doute ou qui ne s’en doute pas,

Bonne année à ceux qui pleurent sans savoir pourquoi et qui jouent la comédie pour cacher leurs chagrins,

Bonne année aux épouses battues, aux époux cocus et aux maîtresses humiliées,

Bonne année aux orphelins qui ruminent, dans le silence, la douleur du départ de leurs parents qu’ils ne reverront plus jamais,

Bonne année aux femmes stériles attendant de connaître la joie d’être mère,

Bonne année aux pères qui ont investis dans l’avenir de leurs enfants espérant le meilleur et qui n’ont obtenu que des délinquants croupissant dans les geôles,

Bonne année aux célibataires qui attendent l’âme sœur et aux mariés qui traversent des difficultés dans leurs couples,

Bonne année aux personnes handicapées de naissance ou de circonstances qui chérissent dans le secret de leurs cœurs l’ardent désir de connaître la joie d’utiliser un jour l’ensemble de leurs membres,

Bonne année aux nouveaux nés affrontant les premières difficultés de la vie et aux vieillards affaiblies par celles-ci,

Bonne année aux victimes de toute forme d’injustice sociale et qui n’ont nul part où se plaindre,

Bonne année aux personnes malades espérant la guérison ou pas,

Bonne année à ceux dont les paroles ne traduisent plus les pensées,

Bonne année à ceux qui ne font pas ce qu’ils aiment et qui décident de se taire parce que leurs paroles trahiraient leurs désirs,

Bonne année aux sans emplois qui attendent toujours leur premier emploi et aux chômeurs en quête d’une nouvelle expérience,

Bonne et Heureuse année à tous ceux qui ont arrêté de croire et qui, comme des feuilles mortes, suivent le mouvement que leur impose la vie…

…Mais aussi, je souhaite une très bonne et heureuse année à ceux qui connaissent le Bonheur :

Bonne année à ceux qui rient sans savoir pourquoi et dont le visage rayonne de joie tous les jours,

Bonne année à ceux dont le rêve se réalise chaque matin et dont le cœur nage dans un océan de bonheur,

Bonne année à ceux qui fournissent des efforts pour créer un monde meilleur,

Bonne année à ceux qui donnent sans compter et à ceux qui luttent tant pour la justice sociale,

Bonne année à ceux qui font correctement leur travail et qui gagnent honnêtement leurs vies,

Bonne année aux employeurs qui mettent au centre de leurs actions la vie et la dignité de leurs employés,

Bonne année à ceux qui sont purs dans leurs pensées et leur amour,

Bonne année aux femmes enceintes attendant de donner vies et aux pères responsables qui prennent soin de leurs familles,

Bonnne année à ceux qui disent, « Je t’aime » à leur amour et qui le pensent vraiment,

Bonne année à ceux qui savent protéger les plus faibles et qui n’exhibent pas leurs actes de bontés,

Bonne année à tous ceux qui savent dire MERCI à DIEU pour ce qu’ils ont et pour ce qu’ils n’ont pas encore,

Bonne et Heureuse année à VOUS TOUS qui donnez un sens divin à l’humanité.


Esclavage en Libye, nous sommes tous coupable

Le chaos, par définition, échappe à tout contrôle et quand le chaos s’installe, toute notion d’ordre et de raison disparaît. Sa seule constante est que ses conséquences ne sont jamais prévisibles.

En règle générale, j’évite de réagir à chaud, sous l’effet de l’émotion, lorsque se posent des situations qui choquent et suscitent l’émoi collectif. Passée l’euphorie causée par cette pratique esclavagiste ignoble et dégradante de vente d’êtres humains, je reviens sur ce qui, selon moi, a été peu considéré par ceux qui s’y sont intéressés.

Ils étaient nombreux parmi ceux qui se sont indignés à pointer un doigt accusateur vers la Libye. Les ambassades libyennes à travers le monde ont été assiégées sur l’appel de certains leaders d’opinion. Des libyens ou personnes considérées comme telles ont été agressées (si je m’en tiens aux vidéos et certaines images qui ont circulées sur les réseaux sociaux). Même si la colère de ceux qui manifestent, même violemment, est compréhensible, ces actes d’agressions ne se justifient pas. Pas plus que ce qui l’a entrainé. Pour les raisons ci-après :

Premièrement, ce commerce honteux qui a eu lieu en Libye aurait pu se dérouler ailleurs partout dans le monde. La question de fond est de savoir pourquoi en Libye ? L’un des éléments de réponse reste le fait que la situation qui y prévaut s’y prête. Quand le Chaos s’installe, tout échappe à la raison et les actes qui en découlent vont jusqu’au seuil de l’irréel au point de choquer la sensibilité de quiconque est doté d’un sens d’humanisme. C’est donc humain d’éprouver autant de sentiments de peine mêlé de colère et de mépris. Mais, cette situation n’est pas uniquement imputable aux libyens. La chute de Khadafi a installé un état de non droit. Une sorte de « no man’s land ». Le Chaos s’y est installé, la raison s’est effritée. Qui en est la cause ? Faut bien y répondre un jour ! Les libyens ne sont pas plus responsables que ceux qui ont suscité ce chaos. Les colères exprimées devraient donc être orientées aussi bien vers les libyens que ceux qui en sont directement ou indirectement complices. Ils sont connus.

Deuxièmement, face à cette pratique rétrograde de commerce de l’homme j’ai lu des messages de gens qui s’insurgeaient contre le silence des Chefs Etats Africains. Mais que voulez-vous ? La situation ressemble à celle d’un père de famille dont les enfants se font battre chez le voisin où ils vont trouver à manger. Même si certains gouvernements ont osé faire des déclarations pour condamner cette situation, comprenez que la honte n’a de valeur que chez l’homme doté de sens. Sinon, comment voulez-vous que le père, s’il lui reste un minimum de conscience, exprime son indignation alors qu’il sait que s’il avait été suffisamment capable d’assumer son rôle en offrant à manger à ses enfants, ceux-ci ne seraient pas aller chez le voisin ? Tout ce qui lui reste à faire, en pareille circonstance, c’est aller récupérer ses enfants en pleure, la tête baissée comme un époux cocu qui reprend sa femme infidèle chez l’amant, pour les ramener à la maison, le cœur lourd de chagrin et de colère. Voyez-vous donc que les libyens ne sont pas plus responsables de ce qui se passe sur leur territoire que nos propres Etats, c’est-à-dire nous mêmes. J’aurais aimé voir des pétitions, des mouvements de masse pacifiques de Sénégalais, d’Ivoiriens, de Togolais, de Camerounais etc contre leurs gouvernements respectifs pour, à la fois exprimer leurs colères, réclamer le rapatriement de ces migrants et exiger des conditions de vie meilleure pour eux-mêmes.

J’ai lu des commentaires enflammés de panafricanistes mal inspirés –encore eux, des postes d’amis criant leurs indignations justifiées, sur la situation en Libye. Mais combien savent qu’il existe des situations aussi sérieuses que celles-ci juste à côté d’eux ? Si vous comprenez difficilement qu’au 21 siècle l’on pratique encore l’esclavage, savez-vous qu’en ce même siècle des personnes meurent pour n’avoir pas eu une seule goutte d’eau à boire, là où vous et moi en utilisons deux, voire plus, pour chasser nos restes dans un WC ? Combien parmi-vous savent que le Soudan divisé a été livré à lui-même et que des milliers de familles y meurent de famine pour des intérêts mesquins d’un groupuscule de personnes soutenu par des mains obscures venues d’ailleurs ? Cela, au demeurant, pendant que nous jetons des restes de nourriture en quantité importante dans nos poubelles. Où est passée la solidarité Africaine, si elle a toujours existé, comme j’entends assez souvent ?

Pendant que par compassion ou effet de mode, nous crions notre indignation face à la situation en Libye, saviez-vous qu’au moins sept (7) être humains nés de la même façon, ayant la même valeur que ceux en Libye ont été exterminées par les terroristes de Boko Haram dans le Nord-Est du Nigéria ? Les esclaves de Libye, eux, ne sont que vendus et pourraient avoir une seconde chance de vie, peut-être meilleure –pour exagérer. Mais, les martyrs de Boko Haram, Non ! Ceux-là auraient sans doute préférés être battus et vendus, pourvu qu’ils restent en vie. C’est ce qui les conduit à emprunter le chemin de la Libye. Quand on est jeune et qu’on vit dans un pays où on n’est plus sûr de son avenir, quand on n’est pas en sécurité, quand, même avec des millions d‘épargne on n’a pas la possibilité de vivre la vie de ses rêves soit parce que n’étant pas en sécurité, ou parce que pouvant en être dépossédé subtilement par une administration corrompue, en tentant d’investir, quand la justice aux ordres ne sert que les plus forts au détriment des moins, quand nos terres sont accaparées par des multinationales, quand l’exercice du pouvoir est confisquée, quand il ne nous reste plus rien et que tout espoir de lendemain meilleur part en lambeau, tout ce qui nous reste, c’est emprunter le chemin de nos rêves maudits. Parfois, il y a des humiliations qu’on accepte mieux chez l’autre que chez soi, parce que la conscience admet que là-bas, l’on n’est pas chez soi.

Comprenez donc avec moi que la situation en Libye est le symptôme, pas le mal. Mais pour éliminer les symptômes, il faut s’attaquer au mal. Juste une question de logique, de bon sens aussi. Rien que ça, suffit ! Cela sous-entend également un diagnostic sérieux afin de ne pas se tromper dans le choix du traitement pour s’assurer d’une guérison effective et durable.

Du 29 au 30 a lieu en Côte d’ivoire le sommet UA-UE. Cette occasion offre une plateforme importante à tous les mouvements citoyens indignés par cette situation en Libye de faire pression, de formuler des demandes claires, procéder à des manifestations pacifiques pour exiger des deux principales catégories d’acteurs des mesures concrètes contre ce phénomène.

Enfin, il y a cette troisième dimension à prendre en considération. L’œil que nous avons sur nos médias africains. Il a fallu un reportage de CNN pour que la situation prenne la proportion actuelle. Le mérite leur revient ! Mais après, une double question se pose. Où étaient nos journalistes des chaines de télé et radio, de la presse écrite ? A l’opposé, quel crédit accordons-nous à ceux, parmi ces medias, qui feraient pareils reportage ? Cette image ternie que nous avons des journalistes sur le continent dont eux-mêmes ne nous aident pas non plus à nous en défaire, a fait perdre à ce si noble métier qu’est informer, toute sa valeur –du moins sur le continent Africain. Je parie que si un média ivoirien, Béninois ou Malien avait fait le même reportage, l’écho aurait été différent. Simplement parce qu’assez souvent la neutralité de qui donne l’information étant sujette à caution, celle-ci est accueillie avec réserve.

A l’église, des pasteurs prient pour leurs fidèles moyennant des « semences », entendez offrandes pour que ceux-ci aillent en Europe. J’entend résonner dans ma tête, une prophétie que fait assez souvent un Pasteur les dimanches à certains fidèles : « Tu voyageras ! Tu ne termineras pas ta vie ici ». Ceux qui croient répondent fortement Amen !!! Certains, pour saisir la prophétie courent jeter une offrande dans le panier. Et si parmi ceux en Libye ou qui sont morts dans l’océan se trouvent certains de ces fidèles ? Peut-on dire que la prophétie s’est accomplie ? On peut en spéculer.

Le phénomène en Libye, chacun porte donc sa part de responsabilité. Les libyens sont coupables, nous aussi.