Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire. Métropole d’environ 4 millions d’habitants, peut-être plus. Véritable melting Pot. Tout y passe, tout s’y passe. Chaque jour a son actualité. La ville où les gens dorment –souvent. Les Ivoiriens s’en glorifient –souvent. Ils s’en plaignent −parfois. Yopougon, voici la commune que vous auriez envie de visiter si vous êtes de passage à Abidjan. Fière de ses 1, 5 million d’habitants, environ, Yopougon vous accueille avec ses hauts lieux de joie qui lui ont valu le sobriquet de «Yopougon ou Yop ou encore Poy −la Joie». Découvrons.
1-La rue des Princes : Elle est située au quartier Selmer, derrière le Complexe sportif de Yopougon, à l’intersection de la mythique « Rue Princesse ». La Rue des Princes, c’est un condensé d’espaces de buvettes communément appelés « Maquis ». Ici, musique, sexe et alcool offrent un spectacle savamment orchestré dont se régaleraient les amoureux de sensations fortes.
2-“L’usine” d’Attiéké d’Abobo-Doumé : L’Attiéké fait partie de la nourriture de base des Ivoiriens. Il est produit certes à différents endroits de la ville d’Abidjan, mais l’une des plus importantes « usines » d’Attiéké se trouve à Yopougon Abobo-Doumé, à la gare lagunaire de Locodjro. Il s’agit d’un regroupement de femmes qui, les mardis, préparent et commercialisent l’attiéké. Le courage avec lequel ces braves femmes défient le soleil et la pluie pour non seulement nourrir les Abidjanais, mais surtout s’occuper de leurs familles force l’admiration. Ajoutez à ceci la découverte du processus complet de conception de cette nourriture devenue un pan de l’identité culturelle de la Côte d’Ivoire et vous aurez une bonne raison d’y faire un tour avant de prendre votre vol retour.
3-Le marché de Kouté : Ici, tout se vend ou presque. Situé dans le quartier de Kouté sur le prolongement de la voie en provenance des sapeurs-pompiers et de la CNPS, le marché de Kouté est un vaste espace de vente –majoritairement- de friperies de tout genre ainsi que d’autres articles neufs, d’origine. Les marchandises qui y sont vendues sont aussi variées que les nationalités qui s’y côtoient. Sa « réputation », le marché de Kouté l’a acquise du fait du coût relativement moins cher des objets qui y sont vendus. Les Abidjanais viennent de toutes les communes pour s’y approvisionner, les mardis et samedis, jours de marché. Ça vous dit d’y aller ? bah, pourquoi pas ?
4-Le Poulet de Sideci : Véritable industrie de commercialisation de la volaille, l’espace « le Poulet » est un ensemble de restaurants. Il vous accueille avec ses nombreux restaurants où les serveuses, des jeunes filles/femmes exhibent leurs talents de séductrices. Leurs déhanchements dans des tenues sexy à faire craquer « les chasseurs de primes », sous la musique moderne ou parfois des artistes traditionnels et autres groupes d’animations vous aident à noyer vos soucis, juste le temps d’une soirée. Le Poulet de Sideci est situé au quartier Sideci vers le palais de justice et prêt du « terminus 40 » et ouvert tous les jours de 16h à l’aube.
5-Le Bloc célibataire : Rassurez-vous, il n’y a pas que des célibataires qui y vivent. Situé au quartier Sicogi, le bloc célibataire est à l’origine un espace public où se tiennent des réunions et autres rencontres de masse. Le fait qu’il brasse du monde a fait émerger des restauratrices ambulantes qui s’y installaient juste le temps de l’événement. Il y a eu ensuite une évolution et ces restauratrices y sont restées plus longtemps notamment le soir de 18 h 30 à 23 h. L’attribut «célibataire» vient du fait que, selon les indiscrétions, ceux qui fréquentaient le plus cet endroit sont majoritairement des célibataires qui viennent y prendre leur dîner avant le coucher. Aujourd’hui, le Bloc célibataire à donné son nom à tout le quartier alentour et l’espace public aussi appelé place CP1 est devenu un lieu pour les veillées funéraires. Chaque vendredi, c’est au moins trois veillées différentes qui y sont organisées.
6-La Pouponnière : Yopougon n’est pas que joie et bouffe. Il a son côté social. Vous venez à Yop pour la première fois ? Je suis sûr que vous aurez envie de visiter ces créatures innocentes qui n’ont pas eu votre chance, peut-être, de grandir dans une famille ou la mère se lève le matin et prépare le petit déjeuner après lequel le père conduit les enfants à l’école. Ces enfants dont l’âge varie entre1 et 15 ans vous y accueillent la main sur le cœur, avec une joie débordante de vivre qui se manifeste dans toute l’énergie qu’ils déploient pour se refaire une enfance qui leur a été volée. La pouponnière est située au quartier Sogefiasur le prolongement de la voie passant par la paroisse Saint-André.
7-La place Ficgayo : A l’origine, l’espace servait de cadre pour une foire commerciale très populaire appelée «Ficgayo». Mais l’usure du temps et les circonstances ont eu raison de cette fête populaire qui a fini par disparaître au grand dam des Abidjanais. Elle a cependant laissé son nom à la place devenue aujourd’hui le lieu à tout faire. La Place Ficgayo aujourd’hui sert presque, à tout type d’événement allant des veillées funéraires aux expositions photos et d’objets d’art en passant par les rassemblements politiques et religieux, pour ne rien dire des compétitions sportives, etc. Vous n’y verrez pas plus qu’un petit espace ouvert le jour, mais qui est témoin de l’histoire de la commune de Yopougon.
8-Le quartier «mon mari m’a laissée» : C’est en quelque sorte l’inverse du bloc célibataire. Il se raconte que la majorité des habitants de ce taudis était des femmes célibataires. Celles-ci, refoulées du domicile conjugal se retrouvaient dans la rue sans moyens financiers pour se payer un loyer. Elles se rabattaient alors sur des maisons de fortune construites uniquement en bois avec pour « tôles » des pailles ou des plastiques noirs. Le quartier a connu une évolution. Des familles complètes y vivent. Les gens y vivent un peu mieux désormais, mais il a gardé beaucoup de ses traits distinctifs dont l’un reste le nombre pléthorique d’enfants par famille. Dès votre entrée dans ce quartier, vous êtes accueilli par le cri de l’enfant qui n’est pas sûr de manger demain attaché sur le dos carapacé par la misère de sa mère pour qui chaque jour de plus est un jour de trop.
9-Gabrielle gare : « Gabrielle », c’est le surnom que les Ivoiriens ont donné au cochon. Si vous allez à Gabrielle gare, ne vous attendez pas à y voir des gens traînant leurs valises. Vous n’y verrez aucun véhicule, mais de la viande de cochon exposée sous une diversité de formes. Elle est souvent précuite (on parle de porc au four) ou alors fraîche. A Gabrielle gare, les animaux n’ont pas de pattes, mais des pieds. Certains y vont pour acheter les côtes, d’autres les intestins, et la plupart les pattes, sinon les pieds de porc. Gabrielle gare est l’un des endroits les plus fréquentés par les Chinois. Eux, ils achètent en entier. Gabrielle gare est située à la Siporex, sur le prolongement de la voie devant la pharmacie Siporex en direction du Sable. En Côte d’Ivoire, on attribue la commercialisation de la viande de Gabrielle aux femmes guérrés, originaires de l’ouest du pays. Elles en font une activité principale de revenue et ne semblent pas s’en plaindre.
10-Le maquis le Zoo : Si vous êtes à Abidjan, vous n’avez pas forcément besoin d’effectuer le déplacement en campagne pour consommer de la viande dite de brousse (les animaux sauvages). Des gens ont organisé un zoo à ciel ouvert pour vous permettre de repartir avec une variété d’animaux que vous pourrez élever dans vos ventres parce que déjà cuits et bien assaisonnés. Le maquis le Zoo est situé à Niangon. Ouvert tous les jours, il vous offre à manger et à boire, des animaux domestiques (chèvres, mouton, bœuf, chat, chien…) et des animaux sauvages (agoutis, hérissons, antilopes, gazelles, buffles…). Il n’y a qu’au maquis le Zoo où le braconnier et l’agent des Eaux et forêts sont liés par une grande amitié et partagent le même plat d’agouti.
NB : Ceci n’est qu’indicatif. D’autres coins à visiter, dans d’autres domaines, peuvent s’avérer bien mieux que ceux-ci.
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