Côté Vie Sociale
C’est ici que tout se joue. C’est-à-dire ce qui concerne la vie au jour le jour. Si le Ghanéen est accueillant, il l’est moins que le Burkinabè, le Togolais ou l’Ivoirien pour ne citer que ceux-là. Il est vrai, et normal d’ailleurs, que chaque citoyen soit fier de son pays, mais les ghanéens excellent en la matière. Tout commence par la définition qu’ils donnent du nom de leur pays, GHANA : « God Has Appointed N’krumah in Africa » comprenez littéralement « Dieu a nommé N’kruma en Afrique ». Ne soyez pas surpris lors d’une causerie, des comparaisons que font les ghanéens pour qui les seuls pays en Afrique noir devant eux sont le Nigéria et l’Afrique du Sud. Ils ignorent la Côte d’Ivoire, se moquent du Sénégal. Un fonctionnaire Ghanéen considère presque comme une punition, une mission au Niger ou en Guinée Conakry.
Du point de vue comportement, le Ghanéen se caractérise par son sens élevé de discipline. Que vous soyez en retard à votre rendez-vous d’embauche ou avec votre nouvelle petite amie, le chauffeur de taxi lui s’en moque. Il attendra, ignorant vos hurlements, son tour de feu et restera dans la queue.
Ne vous attendez jamais à une invitation à diner ou une sortie coquine avec un jeune ghanéen. Toutes vos relations s’arrêtent au service. Le reste, il vous dira « I am busy » même s’il part manger son plat de « watché » mal composé. Un mélange de riz, harricot, spaguetti, œuf, poisson, gari et de peau de bœuf bien sûr avec du piment. Toute cette composition à mettre dans un seul et même estomac et vivre comme si on venait de manger un plat de pizza pour ensuite démontrer un orgueil insolent. Nom de Dieu !
Quand vous avez la chance qu’il accepte de vous tenir compagnie le weekend, ayez la poche plutôt bien pleine car vous payez tout, même l’addition de sa petite amie que vous n’avez pas invité. Vous aurez de la chance s’il ne vous demande pas, à la fin, le transport pour filer avec sa copine vous laissant seul vous débrouiller avec votre queue en main. Si par malchance vous tombez sur une ghanéenne à côté, moins insolente et orgueilleuse, pour satisfaire votre libido de prisonnier qui sort après 15 ans d’incarcération, vous risquez de faire confisquer votre passeport dans l’un des grands restaurants d’«Accra Mall» ou à la longue, vous risquez de vendre toute votre valise pour la satisfaire. Le jour où sera instituée la médaille d’escroquerie aux jeux olympiques, vous pourrez parier sur le Ghana pour le remporter même au pris de votre tête.
Vous avez dit Education ?
Si vous avez besoin d’aller à l’école, de bénéficier des faveurs d’un bon système éducatif, n’hésitez pas à prendre votre ticket pour le Ghana. La constitution Ghanéenne dispose que dans dix ans à compter de 2010, l’éducation de base devrait être gratuite et obligatoire. Le processus semble bien suivre son cours. Au cœur de la campagne électorale en 2012, était l’éducation notamment avec la promesse du candidat malheureux Nana ADDO de rendre le secondaire libre en plus du primaire. Le Ghana dispose d’environ sept universités publiques dont les plus populaires sont « University of Ghana, legon », « University of Cape Coast » et le Célèbre « Kwamé Nkrumah University of Science and Technology », entre autres, auxquelles s’ajoutent d’impressionnantes universités privées.
La qualité des infrastructures, des conditions de vie et d’études dans ces universités vous obligeront à retourner dans les amphis si celle des pays comme le Togo, le Burkina, le Benin ou la Côte d’Ivoire vous avaient ôté l’envie de lire un livre. Cela par leurs propretés insolentes qu’elles exhibent et surtout les mesures de sécurités mises en place (toutes ces universités offrent des cités dont l’entrée est surveillée et l’accès aux chambres limité à partir de 20h. Ce qui est aussi impressionnant c’est le service civique national. Tout étudiant en fin de diplôme qu’il soit du privé ou du public, étranger ou national, doit passer obligatoirement une année dans une organisation quelconque selon sa formation. Ceci constitue une sorte de stage qui lui est trouvé par le gouvernement qui dispose d’un service dédié à cela « National Service Scheme » avec une liste de tous les étudiants en fin de formation. Ce stage permet à l’étudiant d’avoir une expérience facilitant son insertion professionnelle. Lors de ce stage, on « oblige » l’étudiant à ouvrir un compte bancaire où lui est versé son perdiem. Quand je pense que des étudiants ivoiriens en fin de cycle de BTS cherchent un malheureux stage de balayeur des escaliers d’une entreprise pour valider leur diplôme en vain, je comprends le grand nombre de jeunes étudiants ressortissants ivoiriens inscrits dans les Universités et grandes Écoles Ghanéennes.
Un mot de Politique
La démocratie ghanéenne a du vent dans l’aile. Le Ghana impressionne par son système politique. Le peuple sait se réunir lorsqu’il s’agit de la cause nationale. L’un des slogans ou l’une des expressions qui aura occupé la première place des discours des hommes politiques, et les principaux acteurs de la société civile ainsi que du ghanéen lambda lors des récentes élections présidentielles était « Ghana First » ou « le Ghana d’abord ». Cela s’appelle le patriotisme, le vrai -disons du modèle Américain. Ici, les individus connaissent la valeur de la paix et y tiennent. Ici, on ne joue pas avec la constitution. Aucun président ne saurait pour son seul intérêt faire modifier la constitution pour se rendre rééligible. Ici, un mandat de 4 ans suffit à un président qui au demeurant a droit à n’en faire que deux. L’alternance politique a un sens ici. Tout le monde parle politique sans être inquiété. Si cela vous enchante même, en période de campagne, vous pouvez même dénigrer votre adversaire devant ses supporters. Ceux-là se contenteront au pire des cas de vous enlever seulement deux dents sur les 32 dont vous disposez dans votre bouche bavarde sans en faire plus. Génial non ?
J’espère que vous ne serrez pas dépaysé après ce parcours. Bon séjour au Ghana!
Fin.
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