J’avais par deux reprises été au Ghana en transit mais ne savais pas grandes choses de ce pays, de son peuple et de ses habitudes; en tout cas, pas de manière substantielle en dehors des informations reçues des livres. Cela, jusqu’à ce que j’ais cette occasion d’y vivre et d’y travailler auprès de l’Institut Ouest Africain de la Société Civile depuis le 8 Janvier 2012 suite à mon admission au très compétitif test de recrutement organisé par cet institut à l’intention des jeunes en début de carrière dans les quinze pays membres de l’espace CEDEAO. Seules deux personnes sont recrutées par an et cette fois-ci mon collègue du Nigéria et moi avions été les plus heureux. Après environ douze mois passés au pays de N’krumah, il me semble utile de vous donner un aperçu de ce qu’est le Ghana, ou plutôt Accra.
Commençons par la Sécurité
Accra se distingue par la qualité de son système sécuritaire. Vous n’aurez pas à craindre de vous voir planquer dans le dos un couteau en pleine nuit ou à midi comme c’est le cas parfois à Abidjan sous le regard coupable des passants. Vous sortez et rentrez quand vous voulez. Aucun policier ne vous demandera ni votre pièce, ni de l’argent, pas comme à Abidjan sauf si vous passez au rond point Kwamé Nkrumah plus connu sous l’appellation «Circle» à une heure extrêmement tardive. Une gare routière mais aussi un lieu où voleurs et prostituées se donnent rendez-vous. Le deuxième lieu, cette fois-ci un bidonville où je vous déconseille d’être à une heure trop avancée de la nuit s’appelle « Sodome et Gomorrhe ». Ce lieu porte son nom pour ceux qui lisent la Bible. Hormis ces lieux et d’autres (moins réputés), ne craignez rien de votre sécurité à Accra.
Parlons Hygiène et Santé
Pour quiconque visite Accra pour la première fois, en tout cas s’il vient d’un pays comme la Côte d’Ivoire, ce qui lui frappe à l’œil en premier lieu c’est la propreté de la ville. Dans presqu’aucune rue d’accra vous ne verrez un tas d’immondices comme il en existe ou en existait dans les rues d’Abidjan et dont la hauteur parfois rivalise avec le mont Kilimandjaro. Rues et autres espaces publics exhibent leurs propretés. Vous vous méprenez si vous vous attendez de voir dans les rues ou espaces publics un Ghanéen la cigarette en main vous obligeant à fumer avec lui. Le Ghana dispose de remarquables services de santé dont le très célèbre «37 Military Hospital» où a rendu l’âme l’ex-président feu Atta Mills. Les ghanéens disposent tous ou presque d’une carte d’assurance maladie appelée « National Health Insurance Scheme » qui leur donne droit à des soins de première nécessité gratuits et dont ils s’en enorgueillissent. Il vous suffira d’échanger avec l’un d’eux pour comprendre.
Quid de l’Economie ?
L’économie Ghanéenne est en remarquable croissance. Le Ghana est en transition entre le «low income country» ou pays à faible revenue et le «middle income country» ou pays à revenue intermédiaire. Les prévisions l’annonce pour les quatre prochaines années si la croissance continue à son rythme annuel actuel de 8%. La découverte et l’exploitation du pétrole à la frontière avec la Côte d’Ivoire (l’une des principales sources de l’effritement de la relation entre ces deux pays) ainsi que l’ouverture de son marché à la Chine (le Ghana est le pays d’Afrique de l’Ouest ou d’Afrique en général qui enregistre une forte présence de la Chine en termes d’investissements) y contribuent énormément. Si l’économie ghanéenne connaît une telle croissance, c’est aussi, en partie, dû à la bonne qualité de l’environnement des affaires encourageant l’investissement étranger dominé par une forte présence des nigérian. L’une des récentes mesures prises par l’Etat ghanéen pour freiner cette « hégémonie nigériane» dans le domaine des affaires a consisté à exiger désormais la caution de 300,000 dollars à tous les commerçants expatriés menant une affaire ou ayant l’intention d’investir au Ghana. L’affaire aura fait grand bruit dans le courant du mois de Juillet 2012. Si le Gouvernement justifie cette Loi d’investissement de 1994 qu’il estime en conformité avec les textes de la CEDEAO, celle-ci est loin d’être appréciée des Nigérians du Ghana et d’ailleurs qui y voient plutôt une chasse aux Nigérians, notamment, nombreux dans le secteur du commerce au Ghana. C’est aussi l’occasion de signaler que la relation entre le Ghana et le Nigéria n’a pas toujours été amicale. Si vous visitez le Ghana, cherchez à comprendre l’expression «Ghana must go» devenue à ce jour le nom d’un sac de voyage de fortune et vous y trouverez l’une des raisons. Derrière les Nigérians, se tiennent les Ivoiriens et les Gabonais qui dominent le secteur de la restauration et des Bars et autres lieux de joies. L’apport du secteur du tourisme et de l’hôtellerie –très développé– à l’économie ghanéenne est loin d’être négligeable. Les principales ressources qui soutiennent l’économie ghanéenne sont par ordre d’importance, le Cacao, l’Or, le Bois, le Pétrole…
A suivre…
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